Un temps cité pour remplacer la cheffe du gouvernement Elisabeth Borne, Christophe Béchu, premier adjoint de l’actuel maire d’Angers Jean-Marc Verchère, devra finalement se contenter du ministère de la Transition Ecologique, poste qu’il occupe depuis juillet 2022. A moins que le nouveau premier ministre Gabriel Attal ne décide, sous les auspices du président de Macron, de l’évincer de l’exécutif. En politique, tout change très vite. Après des débuts jugés « timides » à la tête du ministère de la Transition Ecologique, l’ex-maire d’Angers Christophe Béchu a progressivement trouvé son rythme. Face aux caméras d’abord, qu’il semblait pourtant vouloir éviter dans un premier temps, puis dans l’hémicycle où sa voix s’est faite un peu plus forte dans le feu très âpre des débats qui ont agité l’Assemblée Nationale en 2023.   Un « moment Béchu » s’est même fait jour au cours des derniers mois, au point d’en faire un candidat plausible à la succession de la première ministre Elisabeth Borne. Il n’en sera rien : c’est le ministre de l’Education Nationale Gabriel Attal (34 ans) qui a finalement emporté l’adhésion de l’Elysée et rejoint Matignon mardi dernier. La veille, Béchu avait rallié Angers pour assister aux vœux de son successeur – par intérim  -à l’Hôtel de Ville, Jean-Marc Verchère. Une cérémonie au cours de laquelle l’ancien maire, devenu premier adjoint, avait choisi de se taire, pour respecter son devoir de réserve, aussi pour ne pas bousculer le protocole local. Moment où le premier acte du remaniement finissait de se jouer à Paris, et la voie vers Matignon se dégager définitivement devant Gabriel Attal. Béchu avec Attal sur le terrain des inondations La nomination du jeune ministre de l’Education Nationale a été confirmée mardi, à l’heure du déjeuner. Une décision que Christophe Béchu s’est empressé de saluer devant les caméras :  « C’est un message d’audace, un message de détermination et un message d’action qui correspondent au discours que le Président de la République a pu tenir sur la nécessité du réarmement » a dit l’actuel ministre de la Transition Ecologique, avant d’enchaîner par une seconde visite auprès des sinistrés du Pas-de-Calais, frappé la semaine dernière par une nouvelle série d’inondations. Sortie qui s’est faite avec le nouveau chef de gouvernement. Retour à Angers dès la semaine prochaine ? Pour Béchu, se pose désormais la question de son maintien au sein de l’exécutif ou d’un retour au bercail, alors que le second acte du remaniement est à l’étude pour deux ou trois jours, peut-être plus. Lundi soir à Angers, en marge des vœux formulés par Jean-Marc Verchère, l’ancien maire a exprimé son souhait de poursuivre sa mission au sein du gouvernement, conscient que son destin à Paris repose sur la seule volonté présidentielle, sur laquelle il n’a « pas de prise ». Le ministre de 49 ans a toutefois affiché sa « sérénité totale et réelle » ajoutant stoïquement que « si les choses doivent se poursuivre, elles se poursuivront. Et si elles doivent s’arrêter, elles s’arrêteront ».

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Entré au gouvernement en mai 2022, le maire d’Angers figure sur la liste des premiers ministrables possibles en cas de départ d’Elisabeth Borne. Toute rumeur de remaniement ministériel charrie son lot d’interrogations et de bruissements. Dans les couloirs de cette rentrée 2024, l’écho lointain d’un changement de premier ministre se fait vaguement entendre. Avec cette éternelle équation à deux inconnues qui surgit dans ces moments de doute et d’attente : « quand » et « qui » ? Une majorité bancale Avant d’avoir des réponses nettes et le début d’un commencement de calendrier, les analystes se penchent inévitablement sur le « pourquoi », beaucoup plus limpide. Lessivé par un match parlementaire très âpre en 2023, l’actuel gouvernement semble dans une impasse stratégique. Plusieurs ministres ont affiché leur désaccord suite au vote de la Loi Immigration, remaniée dans un sens droitier après son passage en commission mixte paritaire, et à l’assemblée, la majorité présidentielle, déjà très fragile, s’est fracturée (un quart des députés de la coalition Renaissance-Horizons-MoDem n’ont pas approuvé le texte). La capacité à rassembler, objectif dont Elisabeth Born s’était fait la championne après l’adoption aux forceps de la réforme des retraites en mars 2023, a fait long feu. Dans ce contexte de division, la perspective du scrutin européen, programmé en juin prochain, se dresse comme un mur pour Emmanuel Macron et ses troupes. A moins de changer de chef de gouvernement au profit d’un visage capable de raccrocher les wagons de la majorité et d’aller puiser de nouveaux soutiens à droite. Christophe Béchu, actuel ministre de la Transition Ecologique, dispose-t-il des cartes pour se confronter à cette gageure ? Longtemps pointé pour sa discrétion extrême, malgré un portefeuille exigeant qui nécessite beaucoup de pédagogie, le maire d’Angers a progressivement trouvé son rythme de croisière, imposant une image ronde et sérieuse, sans faux-pas et peu encline aux coups d’éclats médiatiques. Béchu soutien d’Edouard Philippe : un poids ? Béchu, 49 ans, a plusieurs atouts dans sa manche : c’est d’abord un politique, pas un technocrate. Son ancrage électoral en Maine-et-Loire est profond. C’est là qu’il a décroché, il y a tout juste vingt ans, le fauteuil de président du Conseil général, mandat qu’il a occupé une décennie, avant de remporter la Mairie d’Angers (2014). Jamais député, cet avocat de formation dispose toutefois d’une culture et d’un vécu parlementaires : il a siégé six ans au Sénat entre 2011 et 2017. Sur l’échiquier politique, Christophe Béchu émarge aux côté de la droite modérée. Très proche de l’ancien premier ministre Edouard Philippe, il fit partie des « frondeurs » qui s’étaient désolidarisés de la candidature de François Fillon lors de la présidentielle de 2017. Une trajectoire qui pèserait aujourd’hui plutôt en sa défaveur, tant la chasse aux voix s’annonce complexe à la droite de l’hémicycle, notamment au sein des rangs LR (62 élus) arcboutés sur les lignes dures défendues par Eric Ciotti (président du parti) et Olivier Marleix (président du groupe).

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Le maire d’Angers a signé une tribune qui demande aux gouvernement d’autoriser les élus locaux à expérimenter des protocoles sanitaires dans les cinémas, théâtres et autres salles de concert afin d’y permettre l’accueil du public. Certains maires se rebiffent contre la fermeture prolongées des lieux culturels, une mesure en vigueur depuis la fin du mois d’octobre pour enrayer la propagation de la Covid-19. Dans une tribune publiée par le journal Le Figaro, quinze élus locaux réclament au gouvernement la possibilité d’expérimenter des protocoles sanitaires destinés à encadrer l’accueil du public dans les théâtres, les musées, les cinémas, les salles de concert et d’exposition, et ainsi permettre la réouverture de ces structures. Parmi le signataires du texte, Christophe Béchu, maire d’Angers depuis 2014, mais aussi son homologue de Nice Christian Estrosi, celles d’Amiens Brigitte Fouré et du 9ème arrondissement de Paris Delphine Bürkli. Une date butoir le 15 avril ? Dans ce texte, les auteurs s’inquiètent des conséquences économiques mais aussi sociales liées à l’arrêt des activités culturelles, dont l’accès est « un droit fondamental inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme ainsi que dans la Déclaration universelle de l’Unesco ». Ils pointent notamment « l’absence d’interactions, et ses effets psychologiques dévastateurs en particulier chez les jeunes et les plus âgés ». C’est pourquoi les maires demandent aux services de l’Etat qu’ils leur laissent la possibilité d’agir et de mener des initiatives afin de répondre à la demande du public et des professionnels du secteur en mettant en place des « protocoles sanitaires » au sein des établissements concernés : « Pour accompagner progressivement les activités, tout en restant vigilants et responsables », les élus locaux demandent aux autorités de santé d’être en mesure de « mener ces expérimentations » qu’ils jugent nécessaires pour accompagner la réouverture des lieux culturels dans les meilleures conditions de sécurité possibles. Les signataires de la tribune rebondissent ainsi sur la question qui alimente depuis plusieurs semaines déjà le débat public sur l’incohérence stratégique de laisser les musées fermés, alors même que les risques de transmission du virus liés à la concentration des personnes sont avérés dans d’autres lieux de consommation, ou encore dans les transports collectifs. Lundi, lors d’une séance du conseil municipal, l’ adjoint à la culture de la Ville d’Angers, Nicolas Dufetel, avait notamment fait part de son « incompréhension qu’on ne puisse accueillir 100 personnes dans un musée de 5 000 m², dans des conditions sanitaires strictes ». La tribune souhaite fixer un calendrier et compte faire « du printemps 2021 celui de la reconquête du public, avec en point de mire la journée mondiale de l’Art, le 15 avril que « nous devrions pouvoir célébrer dans tout notre pays.

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Le maire sortant, vainqueur dès le premier tour des élections municipales en mars dernier, est officiellement reparti pour un nouveau mandat. L’instant était très formel et peu propice au « coup de théâtre » : lundi, le nouveau conseil municipal d’Angers, issu du résultat des urnes tombé au soir du 15 mars – soit l’avant-veille de l’entrée en vigueur du confinement général lié à l’épidémie de Covid-19 – , a réélu à sa tête Christophe Béchu, six ans après sa victoire historique face à la « gauche », qui avait renversé le rapport de force politique local au profit de la droit et du centre. Cette installation marque donc le démarrage officiel d’un deuxième acte, celui d’un renouveau partiel, du moins dans les personnes : le maire a promu un membre de sa précédente équipe au poste de premier adjoint (et rapporteur du budget) : il s’agit de Jean-Marc Verchère, 71 ans qui s’occupait jusqu’alors des dossiers relevant de la voirie, de la propreté et du bâtiment. Il succède dans ce fauteuil à Michèlle Moreau, elle-même figure centriste de l’ère Antonini (PS). Corinne Bouchoux (EELV) n’est pas adjointe Pour le reste, cinq visages apparaissent au sein de l’exécutif municipal au gré de la redistribution des délégations et des fonctions : Christelle Lardeux-Coiffard remplace Françoise Le Goff aux solidarités actives, un bureau qui englobe aussi les questions relatives au droit des femmes. François Guitteau prend le relais de Michèlle Moreau à la vie associative et se voit attribuer un « pan » d’urbanisme avec la conduite et le suivi de la rénovation des quartiers (Monplaisir et Belle-Beille). Nicolas Dufétel reprend le portefeuille « culture et patrimoine » d’Alain Fouquet, Charles Diers, ancien joueur d’Angers SCO, arrive aux Sports en lieu et place de Roselyne Bienvenu, et Hélène Cruypenninck succède à Isabelle Le Manio à l’environnement et aux espaces verts. Parmi les reconduits du premier mandat, figurent notamment Roch Brancour (urbanisme), Caroline Fel (Education et Famille), Jeanne Robinson-Behre (Sécurité) ou encore Stéphane Pabritz (Commerce et Propreté). Corinne Bouchoux (EELV) n’intègre pas cette instance exécutive, mais son rôle, qui se résume pour l’instant à un siège au sein de la majorité municipale, est appelé à évoluer : l’ancienne sénatrice participera au projet global de transition écologique mis en oeuvre à l’échelle de l’agglomération (29 communes). Dans les discours, le message passé par Christophe Béchu s’inscrit dans les enjeux posés par la crise du coronavirus et les leçons à tirer pour « sortir grandis de cette épreuve« . L’élu s’est fait le chantre d’un renouvellement des approches et des priorités, quitte à « remettre en cause les convictions que chacun tenait jusqu’ici pour absolument certaines ».

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La liste conduite par le maire sortant est arrivé en tête dans les 83 bureaux de vote et recueille 58,7% des voix. Il n’y aura pas de « finale » à Angers : Christophe Béchu est sorti majoritaire du premier tour du scrutin municipal, dimanche soir. Un scénario qui ne se s’était plus produit depuis 1989 et la réélection triomphale de Jean Monnier (60, 8%) après deux mandats successifs. Installé depuis 2014 à l’Hôtel de Ville, l’actuel maire sortant, qui menait une liste de rassemblement à droite au centre, a battu ses adversaires dans les 83 bureaux de vote de la ville et recueilli, au total, 58,7% des suffrages. Un succès incontestable qu’il convient toutefois de replacer dans le contexte sanitaire, économique et même politique qui a entouré cette élection locale : le vainqueur a d’ailleurs exprimé « une grande fierté » tempérée, non sans gravité, par un sentiment « d’humilité » lié aux circonstances et à l’ampleur de la tâche qui attend son équipe « dans les prochains jours et semaines ». Comme partout en France, le plan de lutte anti-coronavirus a provoqué un très fort taux d’abstention : plus de 65% des inscrits ne se sont pas déplacés aux urnes (+25 points par rapport à 2014). Il est évidemment encore trop tôt pour dire dans quelle mesure ce bagage de voix « perdues » aurait, dans un environnement plus ordinaire, constitué une réserve supplémentaire pour Christophe Béchu ou pour ses concurrents. L’autre paramètre de ce scrutin, purement politique cette fois, tenait à la configuration des forces en présence : là où le maire sortant a su rassembler, son camp rival s’est présenté, lui, en ordre dispersé, au point de brouiller le discours de ses candidats, dont la plupart manquait d’ailleurs d’expérience pour ce type d’estrade. La plupart des « rescapés » de l’ère Jean-Claude Antonini (PS) figuraient sur la liste portée par Silvia Camara-Tombini, ex-adjointe au Maire entre 2008 et 2014. Son programme « Aimer Angers », défendu avec Stéphane Le Floch, n’a recueilli que 16,8% des suffrages (5 sièges). Pour le reste, écologistes et représentants de la France Insoumise ont joué la désunion; les premiers, incarnés par Yves Aurégan, qui a perdu le soutien des communistes dans la dernière ligne droite de la campagne, atteignent le score de 14% et décrochent 4 sièges. La mouvance LFI, relayée par Claire Schweitzer, arrive loin derrière (5,12%, 1 siège). Le Rassemblement national et Lutte Ouvrière ferment la marche à respectivement 4,7% et 1,40%.

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Le maire d’Angers, officiellement lancé dans la course à un deuxième mandat, a dévoilé le nom d’un premier colistier, un chef d’entreprise a qui sera également confiée la conduite de sa campagne électorale. Face à la gauche, dispersée entre communistes, écologistes et socialistes, la stratégie du maire sortant Christophe Béchu (divers droite), candidat à sa réélection lors des scrutins des 15 et 22 mars 2020, se précise. Et même un peu plus vite que prévu : si son alliance avec l’ex-sénatrice verte Corinne Bouchoux a quasiment été officialisée, des doutes subsistent encore sur l’opération d’équilibrage qui présidera à la constitution de sa future liste dont il annoncé qu’elle sera renouvelée de moitié par rapport à celle de 2014. Quelle place sera accordée aux soutiens de la majorité présidentielle (LREM) et à ses satellites LR (un frange des Républicains) et MoDem ? Quels soutiens le candidat va-t-il parvenir à pêcher dans les bancs écologistes ? Un premier nom vient pourtant d’être dévoilé : Jacques-Olivier Martin. Inconnu du grand public, ce chef d’entreprise de 46 ans, sans étiquette de parti mais qui situe sa sensibilité politique au « centre-droit», est portant très actif dans l’entourage de l’ex-sénateur et président du conseil général. Il est notamment trésorier de l’association Angers Pour Vous, la machine électorale de Béchu depuis l’annonce de sa candidature de 2013. L’homme va prendre du galon : c’est lui qui va diriger la campagne de son leader au cours des cinq prochains mois, un poste qu’occupait, cinq ans plus tôt, Anthony Lusson, devenu entre-temps directeur de cabinet du maire. Petite originalité : en plus de cette fonction stratégique, Jacques-Olivier Martin figurera aussi sur la liste du candidat, en position éligible, ce qui l’amènera, en cas de victoire, à occuper des fonctions exécutives au sein de la future équipe municipale. Un chef d’entreprise pour chef d’orchestre Ce père de famille (4 enfants) correspond au profil recherché par Béchu : il est issu de la « société civile » et, à ce titre, n’entre pas dans le moule, souvent décrié, des professionnels de la politique. C’est un chef d’entreprise, originaire d’Angers, une ville qu’il n’a jamais vraiment quittée, en dehors d’un passage à Tours (pour son service militaire) et d’une escale de trois ans à Paris où il avait travaillé pour une PME spécialisée dans les systèmes d’éclairage par fibre optique. En 2004, il avait repris une entreprise de textile, puis s’est engagé, en 2009, dans un autre secteur : la chocolaterie Guisabel (Candé) dont il est gérant associé depuis presque dix ans. Le QG de Christophe Béchu, et celui de d’Angers Pour Vous, a été installé le 6 novembre en plein centre-ville, au sein des anciens locaux de l’agence Caisse d’Epargne, carrefour Rameau.

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L’actuel maire d’Angers est officiellement candidat à sa propre succession. Le projet qu’il souhaite présenter aux électeurs jouira d’une caution écologique, incarnée par l’ex-sénatrice EELV Corinne Bouchoux. Sans surprise aucune, Christophe Béchu s’est positionné, jeudi soir, dans la course à la Mairie d’Angers, scrutin qu’il avait remporté en 2014, faisant basculer la ville à droite après 27 ans de règne « socialiste ». Cette candidature, qui tenait du secret de polichinelle, a été annoncée devant les adhérents de l’association Angers pour Vous, compagnons de route de l’ex-Républicain depuis son entrée en lice dans le jeu des municipales. Avant de tracer, à J-150 de la prochaine élection (15 et 22 mars 2020) une perspective de second mandat, Christophe Béchu a pris la mesure de son bilan, son premier à l’échelle d’une ville comme Angers : 126 engagements figuraient dans son programme de 2014. Il affirme en avoir tenu 123. Au-delà de ce compteur, le maire assure que son action a permis de « transformer » le territoire » et accru son rayonnement. ». Il se félicite aussi d’avoir resserrer les liens entre les élus et les citoyens :en cinq ans et demi, 2 293 angevins ont profité des permanences « sans rendez-vous » que le nouveau maire avait mises en place pour susciter un dialogue direct depuis le terrain jusqu’au dernier étage de l’Hôtel de Ville. Une liste renouvelée à 50% Pour l’avenir, le candidat souhaite mettre l’accent sur l’action culturelle et surtout accélérer sur les enjeux liés à la transition environnementale, une question qui suscite des attentes « beaucoup plus fortes qu’il y a six ans ». Béchu était particulièrement attendu sur ce terrain : récemment, la presse lui prêtait en effet des ambitions d’alliance avec un personnalité locale d’EELV (Europe Ecologie Les Verts). Le maire a confirmé la réalité d’une collaboration, sans préciser si celle-ci se traduirait par un engagement concret de l’ex-sénatrice sur sa liste. Les contours de ce rapprochement politique restent donc à définir. La troupe dont souhaite s’entourer Béchu comportera 59 noms, dont la moitié sera constituée de nouveaux visages. Des colistiers qui seront libres de tous partis politiques, conformément à la stratégie de leur leader soucieux de rassembler au-delà des étiquettes, des républicains à droite, sa famille d’origine,  à la majorité présidentielle (LREM) en faveur de laquelle Béchu s’était ouvertement prononcé, sans oublier le Modem au centre. Rappelons que certains des « poids lourds » de l’équipe municipale actuelle vont quitter leurs fonctions : c’est le cas de la première adjointe Michèle Moreau, d’Alain Fouquet (Culture), de Jean-Pierre Bernheim (développement économique), de Bernard Dupré (Transports) et de Daniel Dimicoli (Budget).

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La semaine prochaine, l’actuel maire d’Angers devrait se déclarer candidat à sa propre succession. Les coupages de rubans qui se sont multipliés ces derniers mois signalent la fin d’un important cycle de travaux à Angers. Une étape seulement car le plus gros reste à faire avec la réalisation de la seconde ligne de tramway entre 2020 et 2022, dont une toute petite portion d’1 km (celle du centre-ville) est en voie d’achèvement, entre le boulevard Foch et la place François Mitterrand. Un immense chantier que Christophe Béchu, maire depuis 2014, compte bien mener à son terme et superviser depuis son bureau de l’Hôtel de Ville, forteresse qu’il avait enlevée à la gauche aux dernières élections municipales. L’avrillais d’origine, qui fit ses premières armes sur le terrain politique local à la présidence du Conseil général (2004-2014), n’a guère laissé planer le doute sur son intention de conserver son fauteuil angevin si durement acquis (il avait essuyé un premier échec en 2008 face à Jean-Claude Antonini), malgré les ambitions nationales que beaucoup lui prêtent. Un ticket Béchu/Bouchoux ? Le 17 octobre prochain (un jeudi), ce que ses proches et ses collaborateurs savent déjà, deviendra officiel pour le grand public :Béchu sera candidat à sa propre succession. La nouvelle va être annoncée à l’occasion d’une réunion des membres de l’association Angers pour Vous, cheville ouvrière de ses deux précédentes campagnes municipales. Après la déclaration de circonstance, formulée en tribune sous des applaudissements qu’on imagine nourris, l’élu de 45 ans se livrera au jeu des questions-réponses avec la presse régionale. Celle-ci s’emploiera sans doute à dissiper les incertitudes qui entourent encore son positionnement politique et à cerner les contours de la stratégie de rassemblement qu’il lui faudra mettre en œuvre… et en musique avec les forces disponibles en présence. Béchu, qui s’est ouvertement engagé dans le camp du président de la République Emmanuel Macron, au détriment de sa famille initiale Les Républicains, laissera-il carte blanche aux marcheurs de LREM ? Quel jeu d’équilibre va présider à la constitution de la liste sortante alors que plusieurs « poids lourds » de l’équipe municipale actuelle sont, pour des raisons diverses et variées, sur le départ : La première adjointe Michèle Moreau va quitter le navire, comme Alain Fouquet (Culture) ; Jean-Pierre Bernheim (développement économique), Bernard Dupré (Transports) ou Daniel Dimicoli (Budget). En coulisse, il commence à se dire que Christophe Béchu aurait trouvé un terrain d’entente avec l’ex-sénatrice EELV Corinne Bouchoux (2011-2017), un temps pressentie pour mener la bataille des écologistes à Angers. Selon Le Courrier de l’Ouest, cette enseignante de 55 ans, revenue exercer dans l’Education nationale après son départ du palais du Luxembourg (elle enseigne l’Economie au lycée Joachim-du-Bellay) pourrait figurer sur la liste du maire sortant et, en cas de réélection de ce dernier, prendre en charge les gros dossiers liés à la Transition Energétique. Un débauchage de choix pour Béchu qui se cherche, à gauche, une caution verte (A Angers, EELV, surfant sur une vague nationale, avait obtenu un excellent score aux

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Le remaniement préparé par l’Elysée pourrait faire office de tremplin national pour le maire d’Angers qui figure en bonne place sur la liste des « ministrables » possibles. Christophe Béchu va-t-il résister aux sirènes du gouvernement ? L’ambition nationale qu’on prête depuis longtemps à l’ancien président du conseil départemental de Maine-et-Loire, devenu maire d’Angers en 2014, resurgit à l’occasion du premier grand jeu de chaises musicales annoncé au plus haut sommet de l’Etat. Ce turn-over, précipité par le départ du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, pourrait bien profiter cette fois à Christophe Béchu, pressenti pour prendre un maroquin, un an après avoir raté la marche. Proche de l’actuel premier ministre Edouard Philippe, qui s’était rallié au candidat Macron dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle en 2017, l’élu angevin, en rupture avec son parti historique Les Républicains dont il fustige la radicalisation sous l’égide de Laurent Wauquiez , semble disposer d’atouts à faire valoir pour prétendre à un poste au sein de l’exécutif : la jeunesse (44 ans), un réseau local (il a occupé tous les échelons depuis 2004), des relais au Sénat où il a siégé jusqu’en 2017, un positionnement politique au centre-droit, une grande aisance médiatique et surtout, une aspiration à s’élever toujours plus haut dans la sphère publique. Un risque avant les municipales ? Bien en cour auprès de l’Elysée comme de Matignon, Christophe Béchu avait, sur proposition d’Edouard Philippe, obtenu en avril dernier la présidence du conseil d’administration de l’Agence de financement des Infrastructures de Transport de France (AFITF). Une nomination en forme d’adoubement qui l’extirpait, pour la première fois, de ses mandats représentatifs locaux. Nombreux avaient alors été les observateurs à voir dans cette ascension l’étape ultime avant le Graal ministériel. L’AFIFT fait-elle à ce point figure d’antichambre du gouvernement ? A plusieurs reprises, la valse des indiscrétions relayées de près par la presse au cours de ces derniers jours, positionnait Béchu au ministère en charge de la Cohésion des Territoires, un portefeuille dont Jacques Mézard serait dessaisi. D’autres l’imaginent déjà prendre la main sur les dossiers relatifs aux Transports en lieu et place d’Elisabeth Borne, empêtrée dans des soupçons de conflits d’intérêts. Sur le terrain local, le maire, qui ambitionne pourtant une réélection en 2020, voit ses moindres faits et gestes scrutés par les journalistes et ses opposants politiques qui anticipent dans son éventuel départ l’ouverture d’une fenêtre de tir idéale en vue de la prochain bataille des municipales. Mardi, Christophe Béchu a annulé sa participation à une journée de quartier programmée de longue date à Monplaisir. L’élu a prétexté un « empêchement majeur » qui l’a conduit, le jour même, à prendre le TGV pour Paris.

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Le sénateur-maire d’Angers, qui avait réclamé début mars le retrait du candidat de la droite de la course à la présidentielle, a finalement choisi de le parrainer. Il invoque un « choix de raison » lié à la nécessité d’une « alternance politique » que seul François Fillon est, à ses yeux, en mesure d’incarner. Après Bruno Le Maire, il avait été l’un des premiers élus à suspendre sa participation à la campagne de François Fillon, visé par une enquête autour des emplois présumés fictifs de son épouse Penelope et de leurs deux enfants, Marie et Charles. Dans un communiqué, Christophe Béchu s’était associé à Edouard Philippe et Benoist Apparu, respectivement maires du Havre et de Châlons-en-Champagne, pour réclamer le retrait du candidat LR comme ce dernier s’y était engagé en cas de mise en examen, procédure engagée par les juges le 15 mars dernier. Le sénateur-maire d’Angers, qui tablait sur un retour d’Alain Juppé, longtemps pressenti à droite pour remplacer François Fillon dans le cadre d’un « plan B », a finalement choisi de s’impliquer, au moins politiquement, dans l’élection présidentielle après le retrait définitif du maire de Bordeaux, en apportant par défaut son parrainage au vainqueur de la primaire. Interrogé sur les raisons de ce revirement, Christophe Béchu a invoqué ce qu’il estime être l’intérêt supérieur du pays : « Ma responsabilité c’est d’être acteur, pas spectateur. Elle consiste aussi à m’engager pour le candidat dont j’estime qu’il porte le programme le plus souhaitable pour la France. C’est un choix de raison, pas d’enthousiasme ». Il a toutefois précisé qu’il ne participerait pas aux meetings de François Fillon.

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