Remaniement : l’angevin Christophe Béchu vers Matignon ?

Entré au gouvernement en mai 2022, le maire d’Angers figure sur la liste des premiers ministrables possibles en cas de départ d’Elisabeth Borne.

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Toute rumeur de remaniement ministériel charrie son lot d’interrogations et de bruissements. Dans les couloirs de cette rentrée 2024, l’écho lointain d’un changement de premier ministre se fait vaguement entendre. Avec cette éternelle équation à deux inconnues qui surgit dans ces moments de doute et d’attente : « quand » et « qui » ?

Une majorité bancale

Avant d’avoir des réponses nettes et le début d’un commencement de calendrier, les analystes se penchent inévitablement sur le « pourquoi », beaucoup plus limpide. Lessivé par un match parlementaire très âpre en 2023, l’actuel gouvernement semble dans une impasse stratégique. Plusieurs ministres ont affiché leur désaccord suite au vote de la Loi Immigration, remaniée dans un sens droitier après son passage en commission mixte paritaire, et à l’assemblée, la majorité présidentielle, déjà très fragile, s’est fracturée (un quart des députés de la coalition Renaissance-Horizons-MoDem n’ont pas approuvé le texte).

La capacité à rassembler, objectif dont Elisabeth Born s’était fait la championne après l’adoption aux forceps de la réforme des retraites en mars 2023, a fait long feu. Dans ce contexte de division, la perspective du scrutin européen, programmé en juin prochain, se dresse comme un mur pour Emmanuel Macron et ses troupes. A moins de changer de chef de gouvernement au profit d’un visage capable de raccrocher les wagons de la majorité et d’aller puiser de nouveaux soutiens à droite.

Christophe Béchu, actuel ministre de la Transition Ecologique, dispose-t-il des cartes pour se confronter à cette gageure ? Longtemps pointé pour sa discrétion extrême, malgré un portefeuille exigeant qui nécessite beaucoup de pédagogie, le maire d’Angers a progressivement trouvé son rythme de croisière, imposant une image ronde et sérieuse, sans faux-pas et peu encline aux coups d’éclats médiatiques.

Béchu soutien d’Edouard Philippe : un poids ?

Béchu, 49 ans, a plusieurs atouts dans sa manche : c’est d’abord un politique, pas un technocrate. Son ancrage électoral en Maine-et-Loire est profond. C’est là qu’il a décroché, il y a tout juste vingt ans, le fauteuil de président du Conseil général, mandat qu’il a occupé une décennie, avant de remporter la Mairie d’Angers (2014). Jamais député, cet avocat de formation dispose toutefois d’une culture et d’un vécu parlementaires : il a siégé six ans au Sénat entre 2011 et 2017.

Sur l’échiquier politique, Christophe Béchu émarge aux côté de la droite modérée. Très proche de l’ancien premier ministre Edouard Philippe, il fit partie des « frondeurs » qui s’étaient désolidarisés de la candidature de François Fillon lors de la présidentielle de 2017. Une trajectoire qui pèserait aujourd’hui plutôt en sa défaveur, tant la chasse aux voix s’annonce complexe à la droite de l’hémicycle, notamment au sein des rangs LR (62 élus) arcboutés sur les lignes dures défendues par Eric Ciotti (président du parti) et Olivier Marleix (président du groupe).

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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