Pays de la Loire : vers l’explosion territoriale ?

La réforme territoriale engagée par François Hollande vise à réduire de moitié le nombre de régions en France d’ici à 2016, et, à la même échéance, de supprimer, non pas les départements, mais les conseils généraux. Le nouveau découpage pourrait faire exploser les Pays de la Loire en trois morceaux.

La Loire-Atlantique (Nantes) rendue à la Bretagne, le Maine-et-Loire (Angers), la Sarthe (Le Mans) et la Mayenne (Laval) intégrés tous ensemble dans une grande région ligérienne, et la Vendée englobée dans une vaste entité « Poitou-Aquitaine ». Plusieurs des plans de découpage présentés ces dernières années proposent ce scénario qui signerait la fin de la région Pays-de-la Loire, en tout cas telle que l’avait défini un arrêté ministériel de 1956.

Le projet que souhaite engager François Hollande prévoit de réduire de moitié le nombre de régions et de supprimer les conseils généraux, mais par les départements qui subsisteront dans le cadre de la Préfecture.
Le Maine-et-Loire, en tant qu’entité, ne disparaîtra donc pas, mais régionalement, il ne sera plus rattaché à Nantes. Selon une préconisation du comité Balladur de 2009, chargé de réfléchir à un nouveau découpage administratif, l’Anjou deviendrait le territoire le plus à l’ouest d’une grande région Val de Loire (en vert sur la carte) comprenant la Mayenne, la Sarthe, l’Indre-et-Loire avec Tours, l’Indre avec Châteauroux, le Cher avec Bourges, le Loiret avec Orléans et l’Eure-et-Loir avec Chartres.

Auxiette opposé au démantèlement

Un projet plus récent, soumis à François Hollande par une équipe de hauts fonctionnaires, envisage grosso-modo le même découpage mais propose de faire passer le nombre de région de 22 à 11, au lieu de 15 pour Edouard Balladur.

Voilà pour le schéma général. Si, à Nantes, les partisans (de longue date) d’un rattachement à la Bretagne sont plutôt satisfaits, d’autres élus, conduits par l’actuel président socialiste du Conseil régional Jacques Auxiette (dont le poste est, il est vrai, en jeu), s’apprêtent à mener une fronde pour empêcher le dépeçage de leur territoire :« Les Pays de la Loire ça existe et ça marche, depuis quarante ans, et pas sur des fondations identitaires » a dit le président Auxiette lors d’une session extraordinaire organisée mardi. Un point de vue partagé par la nouvelle maire de Nantes Johanna Rolland qui redoute que sa ville ne perde son statut de capitale régionale au profit de Rennes.

Le 13 mai dernier, l’ex-premier ministre François Fillon, également ancien président du Conseil des Pays de la Loire, a pris part au débat sur la fusion des régions en publiant un communiqué dans lequel il jugeait « inacceptable un démantèlement des Pays de la Loire » qui, selon lui, remettrait « en cause 30 ans de travail des 5 départements qui les composent et qui ont dû apprendre à travailler ensemble, se forger une identité et des objectifs communs ».

Pour faire passer son message, l’actuelle région a investi 300 000 euros une publicité diffusée dans plusieurs médias papier et titrée « Oui au mariage, non à la découpe ! »

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