Nitrates : grosse manifestation des agriculteurs à Angers

Des tonnes de fumier déversées devant les grilles de la préfecture de Maine-et-Loire, une odeur irrespirable, des bouchons monstres dans le centre-ville : la manifestation d’agriculteurs qui se poursuivait en début d’après-midi a surpris tout le monde par son ampleur. La FDSEA et le CDJA proteste contre la nouvelle « directive Nitrates », actuellement en préparation au ministère de l’Ecologie.

 

 

Des kilomètres de bouchons, un centre-ville quasi inaccessible et une cité administrative cernée : les agriculteurs ont semble-t-il voulu frapper un grand coup avec cette démonstration de force pour protester contre de nouvelles mesures anti-nitrates actuellement en préparation au ministère de l’Ecologie. Ces contraintes « amèneront à un recul de l’élevage dans le Maine-et-Loire et des pratiques inappropriées pour les cultures« , s’inquiète la FDSEA, organisatrice de la manifestation.

Les agriculteurs déversent du fumier devant la préfecture d’Angers (photo)

Ce matin, peu avant midi, les manifestants s’étaient rendus devant la préfecture de Maine-et-Loire pour y déverser des tonnes de fumier et de la paille, dégageant ainsi une odeur irrespirable. Cette manifestation n’était pas terminée en début d’après-midi, Les agriculteurs s’étant rendus aux abords de la cité administrative avec leurs tracteurs, et des remorques pleines de fumier, là encore.  

Les manifestations d’agriculteurs contre ce qui est communément appelé « la directive nitrates » se sont multipliées en France ces derniers jours. Cette directive européenne vise à durcir la législation en matière de lutte contre les nitrates en abaissant les taux autorisés. Cette directive limitera notamment les épandages. Les nitrates sont responsables de la pollutions des sols et des nappes souterraines. Les syndicats agricoles estiment que cette nouvelle directive est inadaptée et souhaite voir désormais une politique agricole territoriale et non européenne.

Nitrates: la France menacée de lourdes santions financières par la justice européenne

Il s’agit de la 5ème révision de la politique de lutte contre la pollution de l’eau par les nitrates, depuis la première directive nitrates en 91. Le contexte actuellement est plus tendu qu’à l’accoutumé. la France a été poursuivie par la commission européenne devant la cour de justice de l’Union européenne « pour n’avoir pas pris les mesures efficaces contre la pollution des eaux par les nitrates« .La commission s’agassait depuis longtemps de voir les retards pris par la France dans la lutte contre les pollutions au nitrates, notamment en ne désignant pas de zones vulnérables.

Les ministères de L’Ecologie  et de l’Agriculture doivent donc définir des zones sensibles et élaborer des plans d’actions, sous peine de se voir condamner par la justice européenne à de très lourdes sanctions financières.

Coté syndicats, La FNSEA a lancé une pétitioncontre le« monstre administratif » demandant en premier lieu« un moratoire sur l’extension des zones vulnérables dans l’attente d’une vraie étude scientifique et de surseoir à la signature par les Préfets Coordonnateurs de Bassin des arrêtés de délimitation ». De son côté, la Confédération paysanne, moins hostile  à cette nouvelle directive, demande que les éleveurs de vaches laitières soient épargnées par ces mesures de la future directive anti-nitrates.  

 

 

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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