Dimanche avant Noël : « pas d’ouverture de magasins cette année à Angers » (Frédéric Béatse)

Frédéric Béatse, maire d’Angers et Daniel Loiseau, vice-président de l’Agglo en charge de l’économie, ont rencontré ce matin des chefs d’entreprise et commerçants du quartier du Lac de Maine. Parmi les sujets évoqués : la concurrence d’Atoll, l’ouverture des magasins le dimanche, l’attractivité économique du territoire angevin et…l’implantation houleuse d’un Chronodrive à Beaucouzé.

Sur l’inquiétude des commerçants et l’avenir de Carrefour Grand Maine après l’ouverture de l’Atoll à Beaucouzé

Frédéric Béatse : oui, l’implantation d’Atoll a impacté les commerçants du quartier du Lac de Maine, c’est un point qui nous est connu (certaines enseignes déplorent une perte clientèle journalière de 30 à 35%, NDLR). On souhaite y apporter une réponse mais en menant une réflexion globale à l’échelle du territoire de l’agglomération et de ses 300 000 habitants. C’est l’objet du Document d’aménagement commercial qu’Angers Loire Métropole réalise actuellement avec les 33 communes associées. Ce DAC vise à identifier plus finement les pôles d’attractivité commerciale du bassin angevin, à en analyser de façon plus précise les flux et leur provenance ainsi que la pertinence des projets commerciaux à l’étude.

Le but est de définir des priorités par zone en fonction des acteurs présents et des besoins de la population en évitant la course aux mètres carrés et l’éparpillement.

Moi, mon objectif en tant que maire d’Angers, c’est de conforter la place du commerce sur ce territoire,  dans le centre-ville évidemment, mais aussi dans le secteur de Grand Maine qui concentre une part importante du commerce local. On souhaite qu’il conserve cette vocation. Mais des contraintes existent: on est entre le centre d’Angers et l’Atoll, et dans un environnement urbain très dense qui limite les projets d’extension, notamment ceux de l’hypermarché qui est la locomotive du quartier.

On attend le diagnostic du DAC pour prendre des décisions. Mais on a tout intérêt, selon moi, à réfléchir à  une relation et à une continuité plus évidentes entre le centre-ville et Grand Maine, à valoriser l’image de qualité et de proximité qui caractérise le Lac de Maine, et à moderniser les commerces existants (les travaux d’embellissement du centre commercial ont déjà débuté et vont se poursuivre jusqu’en septembre 2013, NDLR).

 

Sur l’arrivée des concepts « drive » qui déstabilisent les enseignes de proximité

Daniel Loiseau : on assiste en ce moment à l’arrivée de différents types de drive dans les villes (il s’agit d’un concept commercial qui permet aux consommateurs de récupérer leurs achats sans descendre de leur voiture, NDLR) : ça a débuté par des drives accolés, maintenant on voit aujourd’hui émerger des drive solos, ou encore des drives « out ». Avant même le diagnostic du DAC, la Ville tente de maîtriser ce mouvement en étudiant, selon les secteurs,  la pertinence d’en favoriser ou non l’implantation. Mais certains arrivent à passer entre les mailles du filet : c’est le cas de Chronodrive Auchan qui a déposé un permis auquel la ville de Beaucouzé n’a pas pu s’opposer au risque d’être attaquée. L’agglomération a voté en septembre une modification du Plan local d’Urbanisme (PLU) qui va donner aux élus les moyens de bloquer, si besoin est, des projets d’implantation s’ils estiment qu’ils sont source de déséquilibre, comme ce sera malheureusement le cas à Beaucouzé.

 

Sur l’ouverture dominicale des grands magasins, notamment au 23 décembre prochain, dernier dimanche avant Noël

Frédéric Béatse : sur ce sujet, l’ensemble des communes de l’agglomération a pris une position unanime : aucun des maires ne donnera cette année l’autorisation d’ouverture. Ça concerne évidemment l’Atoll de Beaucouzé. Maintenant, cette question est entre les mains des partenaires sociaux qui en discutent. On verra ce qui ressortira des négociations, mais, à ce stade, il est peu probable que les choses évoluent différemment.

 

Sur la capacité d’Angers à attirer les grandes entreprises

Frédéric Béatse : avec les services de l’agglomération, on est à l’offensive sur cette question. Notre stratégie : développer un certain nombre de filières portées par des activités très spécialisées comme on essaie de le faire pour l’électronique, autant de domaines très ciblés qui peuvent permettre à Angers de faire la différence. On sait que les grandes  séries ne fonctionnent plus de nos jours. De même,  il est très rare  que de grosses entreprises fassent aujourd’hui un choix d’implantation dans une ville moyenne, parce que les stratégies industrielles sont différentes. Elles recherchent des terrains moins chers ailleurs. Notre plus grosse structure à Angers c’est Valéo, avec 1 100 salariés.

Citons aussi la filière du végétal, très active, qui se développe très rapidement. Angers est aujourd’hui  le troisième pôle mondial du végétal. L’axe médical est aussi encouragé, et on souhaite booster le tourisme d’affaires avec l’installation d’un nouveau Centre des Congrès sur les rives de Maine.

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