Commerces de centre-ville: « on nous met en danger! »

Interview : Jonathan Berdugo, président du Groupement d’Entente du Commerce de Maine-et-Loire (GEC). Quelques commerçants angevins ont bloqué le tramway ce matin pour protester contre la « taxe trottoir » qui sera mise en place par la municipalité en janvier prochain. Une manifestation isolée mais qui reflète le malaise de l’ensemble des commerçants du centre-ville dont beaucoup peinent à relever la tête depuis la fin des travaux du tramway.

entreprise-angers.com : il y a eu une manifestation ce matin d’une cinquantaine de commerçants pour protester contre la fameuse « taxe trottoir », vous n’y étiez pas ?

Jonathan Berdugo : en effet, ce n’est pas notre Groupement qui avait appelé à cette manifestation. Ce sont des mouvements de commerçants un peu désordonnés, que nous ne cautionnons pas car nous préférons privilégier le dialogue mais nous comprenons leur ras le bol

Vous estimés que c’est une taxe de trop ?

Imaginez : une taxe de 130 euros par mois et par m2, cela va représenter pour une petite sandwicherie qui a 5 m2 de surface par exemple une taxe de plus de 8000 euros. C’est énorme !

« A ce tarif là, je ne viendrai plus dans le centre! »

Cette taxe ne concerne que quelques commercants ?

Peut-être mais à côté de cette taxe, ce qui nous inquiète le plus, ce sont les tarifs des parkings qui augmentent. Certains ont même doublé. Cela fait fuir la clientèle du centre-ville. J’ai personnellement des clients qui m’ont dit : « à ce tarif-là, je ne viendrai plus dans le centre ! »

Les commerçants sont des éternels râleurs non ?

On va effectivement nous dire que nous nous plaignons sans arrêt mais regardez : les taxes trottoirs, les parkings de plus en plus chers, la concurrence de l’Atoll :  on est en train de nous étrangler alors que nous sortons à peine des travaux du tram ! Le chiffre d’affaires des commerces a chuté avec les travaux de 30% en moyenne.  On se bat tous les jours pour faire vivre nos commerces. Nous employons 3000 personnes. De nombreuses entreprises travaillent avec nous. Il ne faudrait pas nous mettre en danger. Certains soufrent, d’autres ont déjà déposé le bilan.

« La municipalité ne nous écoute pas »

Quelles sont vos relations avec la municipalité ?

Nous voulons dialoguer. On nous reçoit mais on ne nous écoute pas. La Ville d’Angers envoie des messages très négatifs  à l’adresse des clients et des commerçants. La communication est maladroite. Certes les élus nous reçoivent mais ils font la sourde oreille. Ils prennent leurs décisions seuls sans tenir compte de nos observations. Il y a un manque évident de concertation. Cela ne peut plus durer. Un exemple : cela fait dix ans que nous souhaitons ouvrir un ou deux dimanche avant les fêtes de fin d’année. Cela nous a toujours été refusé. Un exemple parmi d’autres…

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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