Christophe Béchu, élu maire d’Angers

La liste UMP-MoDem de Christophe Béchu, qui a recueilli plus de 54% des suffrages au soir du second des élections municipales, fait basculer la Mairie d’Angers, après 37 ans de pouvoir socialiste.

Depuis plusieurs mois, les projecteurs nationaux sont braqués sur Angers, donnée, parmi les villes de plus de 100 000 habitants, comme l’une des plus à même de basculer de gauche à droite. La tendance s’est (largement) confirmée dans les urnes à l’issue du second tour des élections municipales : Christophe Béchu, président du conseil général et sénateur, déjà battu de peu lors des municipales de 2008 (667 voix), fait tomber ce bastion ancré à gauche depuis 1977 : avec sa liste UMP-MoDem « Angers pour vous », il devance le socialiste Frédéric Béatse (« Aimer Angers »), installé sur le fauteuil de maire depuis la démission de Jean-Claude Antonini en 2012. L’écart entre les deux hommes, très net (54,3% contre 45,7%), permet à la droite de conquérir la majorité des sièges au conseil municipal d’Angers (43 contre 12).

Révolution ? Oui et non. Oui d’abord, car la victoire de Béchu signale un changement d’étiquette, et met sur orbite de nouvelles têtes (exceptés Michèle Moreau qui fut…l’adjointe du maire Antonini jusqu’en 2007, et Daniel Dimicoli, transfuge de l’ère Monnier). Non ensuite, car le clivage droite-gauche est peu marqué à Angers en raison d’un large creuset centriste, dans lequel les deux partis principaux UMP et PS tentent, à chaque élection, de puiser leurs forces. Jean Monnier, l’homme qui avait fait basculer Angers à gauche en 1977, s’était fait réélire trois fois (1983-1989 et 1995) sans étiquette précise, s’appuyant sur une majorité éparse constituée de socialistes et de démocrates sociaux, plutôt positionnés au centre-droit de l’échiquier.

Lors des élections de 2008, le « Roi Jean », qui avait cédé son poste au PS Jean-Claude Antonini dix ans plus tôt, avait d’ailleurs déclenché un séisme en soutenant la liste d’union de la droite présentée par Christophe Béchu.

En 2014, une partie du MoDem s’est ralliée au candidat UMP mais le reste du centre a fait cavalier seul, sous la houlette de l’UDI Laurent Gérault (7,4% des voix au premier tour) et du DVG Jean-Luc Rotureau (16,2%) qui avait présenté une liste dissidente.
Béatse, de son côté, a cumulé trop d’inconvénients pour sortir victorieux de ce scrutin : sanction de la gauche au niveau national, divisions dans son propre camp, aspiration au changement après 37 ans de mandats dominés par les socialistes. Certains lui ont même reproché un défaut de charisme, voire une manque de combativité qui a transparu lors des deux débats télévisés face à son rival UMP. A preuve, il n’est pas parvenu à mobiliser les abstentionistes dont il avait besoin pour se faire élire, le taux de particpation s’affichant à peine en hausse ce dimanche par rapport au tour précédent (61,3% contre 59,5% le 23 mars). Pour info, le slogan de campagne de Frédéric Béatse « Aimer Angers » était le même que celui adopté par son Mentor Jean-Claude Antonini lors des élections municipales de 2001, remportées par la gauche.

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