Vendanges en Anjou: une récolte plus faible, des stocks réduits et des prix à la hausse

Alors que les bans des vendanges pour les vins d’Anjou et de Saumur viennent à peine d’être publiés, la profession prévoit une récolte assez faible avec des volumes en baisse de 20 à 30 % par rapport à 2011. Conséquences : une tension sur les prix et la crainte de perdre des marchés à l’export.

2012 ne restera certainement dans les annales de la profession viticole angevine. En raison d’une météo capricieuse et d’une floraison compliquée, les vignes offrent cette année des grappes peu serrées et des petits grains de raisins espacés. Résultat : une récolte faible. La Fédération  Viticole Anjou Saumur (FVAS – Angers)  estime une baisse des volumes récoltés de l’ordre de 20 à 30%.

La conséquence directe de cette baisse sera une hausse des prix. Les orientations actuelles montrent que les prix pourraient grimper de 15% en moyenne, chiffre à prendre avec précaution sachant que se cachent de réelles disparités selon les AOC.

2012 : les viticulteurs angevins et saumurois ne veulent pas revivre 2008

Cette année rappelle le mauvais souvenir de 2008, année qui avait également connu des petits volumes et qui avait eu pour conséquence une perte de part de marché, notamment pour les Rosés d’Anjou. Certains distributeurs avaient déférencé  ce vin car les prix avaient augmenté et les volumes étaient insuffisants. Ce fut notamment le cas dans les Pays Bas.

Hausse du prix, il y aura, mais « elle sera modérée », promet Sylvain Micol, le directeur de la FVAS. « Le consommateur peut ne plus acheter si le prix est trop élevé. Il faut trouver un juste équilibre » prévient-il.

Les conséquences pour les consommateurs seront probablement faibles. En revanche, les viticulteurs pourraient voir leur CA impacter avec des stocks plus faibles, la hausse des prix du marché ne pouvant compenser cette baisse des volumes.

Cette année cache pourtant une situation plutôt positive : le millier de viticulteurs que compte le vignoble  produit des AOC qui se vendent de mieux en mieux, notamment le cabernet d’Anjou, aujourd’hui  4ème AOC le plus vendu en grande distribution, un marché qui croit de 4% par campagne.

Les droits de plantation libéralisés : les viticulteurs menacent

Les droits de plantation pourraient être le dossier chaud de cette fin d’année. En 2008, la Commission Européenne adoptait le principe d’une libéralisation des droits de plantation en Europe  à compter du 1er janvier 2016. Le 21 septembre, face à l’opposition des viticulteurs, elle a accepté de revenir  (légèrement) sur ce principe  en proposant une libéralisation totale pour les vins sans Indication Géographique (IG) et la possibilité pour les états membres de réguler les droits de plantation pour les AOC et les vins de Pays.

La profession viticole, tous vignobles confondus, refusent catégoriquement cette proposition et doit se réunir le 23 novembre prochain pour décider des suites à donner. Si elle n’est pas entendue, les viticulteurs menacent de mener des actions syndicales.

Post author

Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

Laisser une réponse