Un congé menstruel de 10 jours à l’Université d’Angers

C’est une première en France : les étudiantes de l’Université d’Angers pourront s’absenter jusqu’à 10 jours par an « sur simple déclaration », en cas de règles douloureuses.

Adopté en début d’année en Espagne, le congé menstruel, qui accorde des arrêts de travail indemnisés aux femmes souffrant de règles douloureuses, a donné lieu en France à des projets de loi visant à introduire ce nouveau droit dans le Code du travail. Initiatives restées vaines pour l’instant.

Rien n’empêche toutefois les entreprises et les institutions publiques d’expérimenter le dispositif de leur propre initiative. Dans l’enseignement supérieur, Angers fait figure de pionnier :

A travers sa commission Formation et Vie Universitaire, l’université de la capitale de Maine-et-Loire a fait évoluer sa charte d’examen afin d’y introduire le congé menstruel, une autorisation d’absence accordée, sans certificat médical, aux étudiantes qui souffrent de règles douloureuses.

Un risque d’abus ?

Adrien Maslet, vice-président étudiant de l’université d’Angers et étudiant en master de finance, explique que ces dix jours de congé par an équivalent à « une absence par mois ». Les étudiantes pourront déclarer ces absences de manière simple, en utilisant un espace numérique dédié au service de scolarité, où elles seront considérées comme justifiées.

En cas d’utilisation du congé menstruel pendant une période d’examen, les candidates auront la possibilité de passer une session de rattrapage. Plus largement, cette initiative vise à éviter de pénaliser les étudiantes qui s’absentent sans justification à cause de règles douloureuses  leurs notes ne seront pas annulées et l’attribution des bourses universitaires suspendues. En outre, ce dispositif a pour objectif d’améliorer la prise en charge de cette gêne physique qui entraînent parfois des troubles psychiques chez les étudiantes : il permettra notamment de les orienter vers le service de santé universitaire pour un suivi approprié.

Quant au risque d’abus, pointé par les contempteurs de la mesure, Adrien Maslet, vice-président étudiant de l’Université d’Angers, la balaye d’un revers de la main, soutenant que « le bien-être qui découlera de la mise en place du congé menstruel sera bien supérieur aux potentiels abus ». Et d’ajouter : Nous sommes un public adulte et nous savons bien les répercussions que peut occasionner le fait de ne pas aller en cours sur la scolarité ».

25 244 sont inscrits en septembre 2023 à l’Université d’Angers, dont un peu plus de 6 000 à la Faculté de lettres, langues et sciences humaines, et un peu moins de 6 000 à la faculté de médecine.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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