La liquidation de Mia (Deux-Sèvres) signe l’échec de la voiture électrique

Repris par Kohl-Energy et sa filiale Mia Electric en 2010, les ateliers d’Heuliez (Cerizay) devaient devenir l’épicentre national de la voiture électrique. Quatre ans plus tard, cette stratégie est un échec.

Le tribunal de commerce de Niort vient de prononcer la liquidation de Mia Electric, l’entité à l’origine de la reprise de l’équipementier automobile Heuliez en 2010.

Le constructeur s’était donné pour objectif de développer la voiture 100% électrique et de conquérir, avec son modèle maison, la Mia, des parts de marché en France et à l’international.

A l’origine Kohl Energy ambitionnait d’écouler 5 000 voitures en 2011 et jusqu’à 10 000 par an à partir de 2012.
En 2013, les chiffres se sont révélés désastreux : seules 200 Mia ont été immatriculées cette année-là.
Pour sauver les meubles, Ségolène Royal, présidente du Conseil Régional de Poitou-Charentes, convaincue du potentiel de l’activité, avait investi dans le capital de l’entreprise à hauteur de 12%. L’enjeu est également social: 200 salariés travaillent pour l’équipementier.

Carnet de commandes en berne

Entre-temps, Mia Electric, passé sous l’égide d’un nouvel actionnaire majoritaire, Focus Asia GmbH, appelait à la rescousse une femme d’affaires franco-coréenne, Michèle Boos, qui promettait de relancer l’activité en investissant 36 millions d’euros sur trois ans. Des fonds qui ne sont  jamais arrivés jusqu’à Cerizay.
Faute de trésorerie et de commandes suffisantes, l’outil de travail a été progressivement mis à l’arrêt, les salaires versés avec retard, et les factures aux fournisseurs différées.

A l’arrivée, aucune piste de reprise ni nouveau plan de sauvetage n’ont été déposés sur le bureau des juges du tribunal de commerce de Niort qui ont prononcé, jeudi, la liquidation de Mia Electric, moins d’un mois après le placement en redressement judiciaire de l’entreprise.

Un rapport de l’administrateur judiciaire indique que la situation de cet atelier « ne permet pas d’envisager la présentation d’un plan puisque toute poursuite de l’activité se traduirait par une augmentation du passif et que l’entreprise ne dispose pas de la trésorerie nécessaire pour faire face aux délais nécessaires ».

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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