Coronavirus : La pollution en forte baisse à Angers

Depuis le début du confinement, le taux de concentration de gaz nocifs issus du trafic automobile a reculé de 60 à 80% en moyenne boulevard du Roi-René, indique un comptage effectué par Air Pays de la Loire.

Ceux qui, avant la pandémie, circulaient chaque jour dans le secteur du château d’Angers ont pu mesurer l’ampleur du changement qui s’y est brutalement opéré en cinq semaines de confinement : les bouchons, assez fréquents en soirée, qui engorgeaient le haut du boulevard du Roi-René ont disparu et, avec eux, le bruit incessant des moteurs et l’odeur des pots d’échappement.

Le silence et la sensation de respirer un environnement « pur » qu’évoquent certains des riverains de ce secteur très fréquenté (environ 20 000 véhicules par jour) se vérifient dans les relevés atmosphériques effectués par l’association Air Pays de la Loire, mandatée par le ministère de l’Ecologie pour mesurer l’état de la pollution dans la Région, notamment en milieux urbains.
Son étude porte sur les oxydes et dioxydes d’azote, principalement issus de la circulation automobile et du transport routier (à 60%), mais aussi sur les fameuses particules fines dont les sources d’émission sont plus diverses (outre le trafic, elles proviennent de l’agriculture, de l’industrie et du chauffage domestique).

Un air de campagne ?

Sur le boulevard du Roi-René, le taux de concentration des premiers (NO2 et NOx), responsables d’affections respiratoires chez les sujets le plus fragiles, a brutalement chuté de plus de 50% dès la première semaine de confinement (du 16 au 20 mars). Puis l’amélioration s’est accélérée au point d’atteindre -80% à la fin du mois dernier, une valeur qui s’est stabilisée jusqu’à aujourd’hui. Sur la période considérée, la pollution à l’azote relevée dans ce secteur très exposé à l’automobile a rejoint celle « de zones urbaines situées l’écart des rues et parfois même atteint les niveaux observés en milieu rural » ajoute Air Pays de la Loire.

La courbe est moins spectaculaire pour les particules fines, même si un basculement clair est intervenu, là aussi, dès le début du confinement (-5 à 10% en première semaine, puis -25% environ par la suite). Cette progression plus lente s’explique, pour la deuxième quinzaine de mars, « par des conditions anticycloniques au cours de cette période qui ont ralenti la dispersion des polluants et favoriser la formation de particules liées, en ce début de printemps, au secteur agricole (épandages) ainsi qu’au chauffage au bois » indique Air Pays de la Loire. Rappelons que la chute brutale des températures après le 20 mars avait donné lieu à une hausse de la consommation énergétique dans les foyers.

Pour info la réduction des déplacements liée au confinement s’est traduite au niveau national par un baisse de 70 % du trafic routier des particuliers, de – 20 % pour le trafic routier professionnel, de – 30 % des activités industrielles, et de – 90 % pour le trafic non routier, aviation, ferroviaire, fluvial(source : Institut national de l’environnement industriel et des risques).

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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