Berges d’Angers : de la verdure et des bureaux le long de la Maine

Le projet présenté par l’atelier d’urbanisme François Grether pour réhabiliter les berges de Maine a été dévoilé lors d’un conseil municipal à huis-clos. Le chantier s’étalera sur plus de vingt ans.

Valoriser la Maine et ses rives en les intégrant au milieu urbain alentour, et faire disparaître cette « verrue » constituée par la 2X2 voies sur berges qui transperce Angers au pied du château : c’est, en gros, l’objectif du projet Rives Nouvelles présenté la semaine dernière devant les élus de la Ville d’Angers.

En 2012, le Maire et son équipe avaient, après une phase de concertation avec les habitants, retenu le programme d’aménagement imaginé par l’atelier d’urbanisme François Grether et le bureau d’études Phytolab. Il porte sur un large espace de 320 hectares en volume et de six kilomètres en longueur, étendu de part et d’autres de la Maine, cette rivière « oubliée », cernée depuis près de cinquante par les plaques de béton et coupée du monde par une artère autoroutière creusée de cinq trémies (l’ex RN23, devenue RD 723, a été construite dans les années 1970 pour relier les deux portions de l’A11 vers Nantes à l’ouest, et Paris au nord).

Logements et bureaux à Saint-Serge

C’est cette large emprise abandonnée aux automobiles que doit transfigurer  « Rives Nouvelles ». Le projet vise à rendre aux habitants et aux entreprises l’ensemble des espaces disséminés de chaque côté de la Maine. Sont concernés, à l’ouest, la longue Promenade de Reculée, la place La Rochefoucauld bordée par le Quai Monge, la Quai des Carmes et la Cale de la Savate. A l’est, le quartier Saint-Serge, le Quai Gambetta, la place Molière et bien sûr le « couloir » urbain situé en contrebas du château.

Le gros du chantier se situera en amont du Pont Confluences, au niveau du cinéma Gaumont Multiplex bâti au cœur du quartier Saint-Serge. Là, un parc, baptisé Confluences, remplacera les actuelles infrastructures des Halles ferroviaires, jugées « vieillissantes ». Ce nouvel espace, largement « ouvert sur les rives », s’étalera depuis le cinéma jusqu’au boulevard Gaston-Ramon et comprendra des bureaux et des logements sur 500 000 m², mais aussi une salle de concert, des restaurants, de la verdure et une nouvelle place, la Place de la Maine. La circulation automobile actuellement centrée sur les berges sera détournée dans ce quartier où sera installé un parking-relais, proche de la ligne A du tramway.

De l’autre côté de la rivière, plus en amont encore, la place La Rochefoucauld, bien connue des automobilistes angevins, ne devrait pas bouger mais le quai Monge, qui la borne, sera reconfiguré pour devenir une rive d’accostage dédiée aux bateaux de loisirs. Près de l’hôpital, la Tour des Anglais, superbe vestige du XVème siècle, sera de nouveau accessible aux angevins grâce à l’aménagement d’une place.

Un boulevard urbain au pied du château

La disparition des trémies permettra une réhabilitation en profondeur des places de la Poissonnerie et Molière, côté centre-ville : de espaces verts, entrecoupées d’aires minérales y seront aménagés dans une architecture d’amphithéâtre, jusqu’en bord de Maine. Une nouvelle passerelle permettra de rejoindre à pied le parking La Rochefoucauld.

En contrebas de la cathédrale, la montée Saint-Maurice sera également prolongée jusqu’à la Maine et des bateaux pourront de nouveau s’amarrer sur la cale historique du Quai Ligny, côté Doutre.

Où Grether prévoit d’envoyer les voitures ? Sur un boulevard urbain réduit à deux voies situé au pied du château, non loin d’un ascenseur panoramique adossé à l’une des tours de la forteresse.

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