Balcon écroulé : Angers n’est pas un cas isolé

La société Bonnel, qui avait bâti l’immeuble du 25 rue Maillé à Angers, où quatre jeunes ont péri samedi après la chute d’un balcon, affirme avoir respecté toutes les normes de construction en vigueur. Ce type d’accident est loin d’être une première en France : au cours de l’été dernier, Nice, Mers-les-bains et Villeneuve Saint-Georges ont été touchés.

Le temps des questions accompagne toujours celui du deuil. Les familles des victimes du drame de la rue Maillé à Angers, où un balcon du troisième étage s’est effondré samedi soir, lâchant dans le vide une quinzaine de ses occupants, dont quatre n’ont pas survécu, vont vite vouloir faire la lumière sur les raisons de cet accident aussi tragique qu’absurde. L’évènement laisse d’autant plus perplexe qu’il tend à se multiplier depuis plusieurs années en France, étrange récurrence qui pose clairement la question de l’entretien du parc locatif privé : rien qu’au cours de l’été dernier, trois faits similaires ont été signalés en milieu urbain.

Le 25 juin dernier, en plein coeur de Nice, un morceau de béton s’était détaché d’une terrasse aménagée au cinquième étage d’un immeuble, sans faire de victimes, ce qui tient déjà du miracle. Le 10 juillet, à Villeneuve Saint-Georges (Val-de-Marne) c’est un balcon perché au troisième niveau d’une façade qui s’est effondré, entraînant dans sa chute les deux balcons situés en-dessous, comme à Angers. Le 29 août, un drame identique est survenu dans le département de la Somme, à Mers-les-Bains : une dalle s’était écroulée à l’intérieur de l’appartement installé à l’étage inférieur où le locataire avait subi de graves blessures.
Le drame survenu samedi dernier à Angers possède une charge émotionnelle très forte car il a fait quatre victimes, des jeunes âgés de 18 à 25 ans qui s’étaient réunis pour faire la fête dans le logement de deux amies.

Le maçon se défend

Dans les heures qui ont suivi la catastrophe, le maire d’Angers Christophe Béchu, s’étonnant des circonstances dans lesquelles le balcon a pu céder d’un seul bloc, a pointé d’éventuels défauts de construction et autres négligences dans la maintenance de la structure. Des expertises sont d’ailleurs en cours pour déterminer les origines techniques de l’accident.
Dans un communiqué, la société Bonnel (Champigné), qui a réalisé l’œuvre de maçonnerie sur ce chantier datant du début des années 2000 affirme que « le procédé utilisé pour la pose des balcons remonte à 1998 et ne présente strictement aucune originalité ». Quant à la construction de l’immeuble, l’entreprise soutient qu’elle a « été réalisée de manière classique dans le respect scrupuleux des règles de l’art et sous le contrôle des personnes chargées de vérifier la qualité de ce type d’ouvrage. »

Jérôme ALBERT.

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