Anjou : le bâtiment toujours en panne

Un mois après la mise en place du confinement lié à la pandémie de Covid-19, un peu plus d’un tiers des entreprises du secteur n’ont toujours pas repris leur activité en Maine-et-Loire, révèle une étude de la Capeb.

C’est l’un des aspects les plus visibles de l’insaisissable épidémie de coronavirus qui s’est déclenché début mars en France : dans les villes et les campagnes du pays, de très nombreux chantiers, désertés, sont à l’arrêt depuis plus d’un mois, faute d’entreprises pour les poursuivre et les mener à leur terme.

Le phénomène est perceptible en Maine-et-Loire comme ailleurs. A Angers, les dernières opérations qui devaient parachever dès ce printemps les travaux de la nouvelle portion de tramway posée dans l’hyper-centre (de l’Hôtel de Ville à la place François-Mitterrand), ont été stoppées net par les mesures de confinement décrétées le 16 mars par l’Etat. Cet état de gel, qui saute aux yeux dans beaucoup de secteurs, se vérifie quantitativement dans les chiffres livrés ce lundi par les Confédérations des artisans et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) des Pays de la Loire, à l’issue d’une enquête menée dans le secteur entre le 10 et 17 avril : parmi les 300 structures sondées en Anjou, plus du tiers (36%) indique ne pas avoir redémarré après un mois de confinement, et plus de la moitié déplore une activité au ralenti. Une petite minorité (13%) dit avoir maintenu son carnet de commande et répondre à un volume de demandes équivalent à celui d’avant-crise.

Recours au chômage partiel

Cette panne quasi générale résulte de plusieurs faits : rappelons qu’à la mi-mars, dès après la mise en place des mesures de confinement liées à la situation d’épidémie, beaucoup d’entreprises du BTP, soutenues en ce sens par leur fédération professionnelle (FFB) avaient choisi de suspendre leur chantier au nom de la sécurité sanitaire des salariés. Une décision qui avait conduit, deux jours plus tard, le ministère du Travail à réagir et enjoindre les acteurs du bâtiment à reprendre du service. Ce dont s’étaient émus leurs représentants qui réclamaient, en contrepartie d’une reprise éventuelle, l’élaboration d’un « guide de bonnes pratiques » listant les préconisations sanitaires émises par l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP). Sur le terrain, beaucoup de dirigeants mettent en avant cette incapacité à assurer un bon niveau de protection à l’égard de leurs personnels, mais évoquent aussi des contretemps indépendants de leur volonté (accès fermé aux chantiers sur décision de leur client et difficultés d’approvisionnement en équipements et matériaux liés aux aux restrictions de déplacements et de livraisons).

Conséquence : 87 % des entreprises ont déploré un recul de leur chiffre d’affaires en mars dernier, avec des pertes estimées à plus de 50% pour plus du tiers d’entre elles. Mais c’est en avril que l’ampleur du choc sera le plus durement ressenti : d’après les projections fournies par la Capeb, le manque-à-gagner atteindra 75%, voire 100%.
Pour faire face, les entreprises interrogées disent surtout avoir eu recours au chômage partiel (71 %), moins aux rééchelonnement de leurs crédits (48 %), au report de leurs cotisations sociales (46%) et à l’inscription fonds de solidarité pour les indépendants (32%) qui donne droit au versement d’une indemnité publique de 1 500 euros.

Post author

Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

Laisser une réponse