Supérette ouverte en continu: Casino rétropédale à Angers

Lundi, le conseil d’agglomération a renoncé à voter un vœu dénonçant des dérives du distributeur sur l’extension des horaires de ses magasins : le groupe, qui expérimente déjà une ouverture dominicale dans son hypermarché de La Roseraie, avait l’intention de mettre en place un service nocturne dans une supérette de centre-ville. Mais l’enseigne, soucieuse de s’éviter une nouvelle fronde, a préféré faire volte-face.

L’encre qu’a fait couler Casino suite à l’ouverture de son hypermarché Géant le dimanche après-midi, est à peine sèche qu’une nouvelle polémique a failli poindre en fin de semaine dernière après l’annonce d’une seconde « expérimentation » menée cette fois dans une supérette de centre-ville (celle du carrefour du Haras) où des horaires nocturnes devaient être appliqués, de 20h30 le soir à 8 du matin en semaine, et de 13 heures le dimanche à 8 heures le lundi. Cette formule en continu, qui devait entrer en vigueur ce mercredi 16 octobre, ne nécessitait l’emploi d’aucun personnel et proposait, en contrepartie, un système en libre-service seulement encadré par un vigile. Cette décision, qui a donné lieu à l’envoi d’un courrier d’information à la Mairie d’Angers, a fait réagir en haut lieu : Christophe Béchu, qui s’était déjà élever contre l’initiative prise en août dernier par le groupe à La Roseraie (une procédure judiciaire a été engagée par des syndicats pour contester la réalité des missions confiées à des hôtesses d’animation à proximité des caisses automatiques) a, dans le cas présent, évoqué « une provocation » doublée d’un « non-sens économique et social » qui « va tuer le petit commerce ».

Un flou juridique ?

A défaut de disposer de moyens juridiques et administratif pour contraindre le distributeur à reculer, le maire s’était alors résolu à agir sur le terrain du symbole en associant ses 30 homologues et 101 conseillers d’Angers Loire Métropole à l’adoption d’un vœu adressé à la direction de casino afin de susciter, dans le sillage du texte, « une prise de conscience citoyenne ». Cette démarche n’a finalement pas eu lieu, l’enseigne ayant préféré se raviser, sans doute pour s’éviter d’avoir à affronter un nouveau vent contraire.
Béchu, qui a affirmé lundi soir vouloir « resté concentré et vigilant sur le sujet », avait annoncé sa volonté de réunir les services de l’Etat, les organisations syndicales et la CCI pour mettre les chose sà plat et définir une stratégie claire autour de cette question : la grande surface commerciale profite-t-elle d’un flou juridique pour contourner l’obligation du repos hebdomadaire, un principe qui prévaut dans le secteur de la vente alimentaire ? Début octobre, ce débat très technique et propice à des interprétations extrêmement pointues, avait alimenté l’argumentaire des deux parties en présence lors du procès intenté contre la société Evènement, qui fournit du personnel à Géant le dimanche après-midi. Le juge des référés, saisi du dossier, rendra sa décision le jeudi 17 octobre.
Lors du conseil métropolitain du 14 octobre, une élue d’opposition Rose-Marie Véron, a proposé qu’un vœu plus global soit rédigé et voté afin, au-delà du seul cas du groupe Casino, de « condamner toute initiative analogue de la part d’autres enseignes éventuelles ».

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