Ouverture dominicale à Angers : Géant Casino fait l’unanimité contre lui

L’enseigne va ouvrir son magasin de la Roseraie chaque dimanche après-midi sans recourir à ses salariés. Un système de caisses automatiques prendra le relais.

Très vite, l’annonce a agité le petit microcosme angevin avant de déflagrer, via les médias nationaux, à l’échelle du pays. Dès la fin du mois d’août, la grande surface Géant Casino a annoncé vouloir étendre jusqu’à 21 heures les horaires d’ouverture dominicaux de son hypermarché situé à La Roseraie (Angers sud). Le magasin, déjà accessible au public ce jour-là tous les matins, n’embauchera pas pour autant, pas plus qu’il ne mobilisera son personnel habituel pour travailler sur cette « plage » supplémentaire d’après-midi et de soir. En lieu et place, un dispositif de huit nouvelles caisses automatiques va être déployé : après avoir effectué leurs courses en « libre-service », les clients viendront y régler leurs achats par carte bancaire ou directement sur une application mobile, sans avoir affaire à un interlocuteur humain. Cette technologie n’est pas nouvelle en soi : ceux qui contestent ce modèle déplorent plutôt l’usage « opportun » que le distributeur s’apprête à en faire. Aux yeux des syndicats et d’un impressionnant aréopage d’élus politiques locaux, résolus à monter au créneau contre cette nouvelle stratégie commerciale, il s’agit de recourir à des robots pour contourner certaines des obligations relatives à la législation sociale qui encadre le travail dominical habituellement effectué, sur la base du volontariat, par des salariés. En fait d’effectifs, Géant Casino mettra sur le pont une équipe de trois vigiles qui, pour le compte de prestataires extérieurs au groupe, assureront l’accueil, la sécurité et la surveillance, complétée d’un(e) « animateur(rice) » dont le principale mission sera d’accompagner les consommateurs en cas de problèmes techniques.

Un coup dur pour le centre-ville

Casino teste déjà ce concept dans une petite centaine de petites et moyennes surfaces de son réseau. C’est la première en fois en revanche qu’il l’applique dans un magasin de taille supérieure, un hypermarché, tel que celui de La Roseraie, Angers va donc servir de laboratoire à un système qui risque sans doute de déclencher une escalade dans le secteur et faire tache d’huile dans les principaux points de vente de la grande distribution, recensés sur le territoire de l’agglomération.
Le groupe affirme « être dans les règles » et promet qu’aucun des 115 employés en poste sur le site concerné «ne travaillera au-delà de 13 heures le dimanche », tel que le prévoyait l’accord conclu en interne. De son côté, le maire d’Angers a rejoint le bal des opposants : dans un tweet, l’édile, qui a toujours émis des réserves sur les risques d’une généralisation du travail dominical dans le commerce, dénonce « un non-sens économique…et une surenchère dont personne ne sortira gagnant, car une société déshumanisée n’a pas d’avenir ».
Matthieu Orphelin, député écologiste de la 1ère circonscription de Maine-et-Loire (ex-LREM) est sur la même ligne et redoute une concurrence déloyale pour le petit commerce urbain : « est-ce qu’on veut que les grandes surfaces de périphérie soient ouvertes 24 heures sur 24 avec des centres-villes désertés ? »

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