L’emblématique coach du SCO, en poste depuis dix ans avec les pros, a décidé de cesser ses fonctions à la fin de la saison, alors qu’il lui restait un an de contrat. L’homme n’a pour l’instant rien laisser filtrer de ses projets futurs.
C’est une surprise, très mauvaise pour beaucoup, y compris pour le président Saïd Chabane qui n’a pas caché avoir « mal dormi ». Stéphane Moulin ne sera plus l’entraîneur de l’équipe première du SCO la saison prochaine. Le technicien, qui était en poste depuis dix ans, un record de longévité à ce niveau en Europe, a annoncé la nouvelle ce vendredi matin en conférence de presse, précisant que sa décision avait été prise « avant le match de Metz » le 3 mars dernier.
Y a-t-il eu un élément déclencheur ? Dans quelle mesure le licenciement du manager Olivier Pickeu, dont il était proche, a-t-il pu peser et susciter des doutes dans son esprit ? Des offres extérieures, décisives, porteuses d’un nouveau challenge sportif, lui sont-elles parvenues au point lui donner des envies d’ailleurs ? Une usure naturelle s’est-elle installée, après dix ans de travail intensif, ponctuée par une montée en Ligue 1 en 2015 et six saisons à batailler pour maintenir le club dans l’élite avec des marges financières réduites ? Pour l’heure, l’intéressé se garde bien de trancher, et s’abstient d’en dire plus sur la réalité de ses ambitions pour la suite de sa carrière.
Son staff s’arrête avec lui
Tout juste confesse-il s’être « posé des questions dès le début de l’année sur sa volonté réelle de poursuivre » alors que son contrat actuel, prolongé il y a deux ans, courrait jusqu’en juin 2022. Après une saison qu’il a jugée « très difficile », l’homme dit avoir considéré que c’était « le bon moment pour arrêter ». Et d’ajouter qu’il exerce un « métier passionnant, mais éprouvant » et qu’il souhaite « désormais réfléchir sereinement à son avenir ».
Un sentiment de lassitude que le président Saïd Chabane dit comprendre, et même partager à certains égards : « son envie de changer quelque chose après 10 ans, c’est quelque chose normal. Se battre tous les ans, ça finit par user, moi y compris ».
Le départ de Stéphane Moulin est d’autant plus fort et symbolique qu’il était un homme du « cru », une figure devenue majeure de l’histoire du club, où il avait été formé au début des années 1980. Après son parcours de joueur, il avait pris les rênes du SO Châtellerault en CFA. Dix plus tard, en 2006, Olivier Pickeu, à la manœuvre pour relancer le SCO, lui avait confié les clés de l’équipe réserve. Il avait remplacé Jean-Louis Garcia sur le banc des pros en juin 2011 (Ligue 2). Quatre saisons lui ont été nécessaires pour faire remonter Angers en Ligue 1, un championnat qu’il n’a plus quitté depuis, jusqu’à être érigé au rang d’exemple à suivre et d’apparaître comme un modèle de stabilité et d’engagement reconnu et envié par ses homologues.
Ses adjoints Serge le Dizet et Patrice Sauvaget, ainsi que Benoit Pickeu (préparateur physique) ont aussi annoncé leur intention d’arrêter.