Chez Scania à Angers, personne ne parle de reprise économique. Le constructeur suédois, qui a assemblé trois fois moins de camion l’an dernier, n’a toutefois licencié aucun de ses salariés en 2009.
En termes de productivité, Scania est retombé à son niveau du début des années 90, lorsque le constructeur suédois était venu s’implanter à Angers.
L’an dernier, 4 700 camions ont été assemblés sur le site d’Ecouflant. En 2008, l’entreprise en avait produit presque trois fois plus (12 000).
Aujourd’hui, le sureffectif du site angevin est estimé à 200 salariés. Pour autant, aucun licenciement n’a frappé l’entreprise en 2009, le recours au chômage partiel ayant été privilégié pour conserver l’intégralité du personnel en CDI (500 salariés), au plus fort de la crise.
A Angers, la réduction du temps de travail s’est traduit par une moyenne de deux jours d’arrêt hebdomadaires (soit un temps de travail divisé de moitié) et une économie de 3% réalisée sur chaque salaire net.
Pour compenser la baisse de travail et maintenir les savoir-faire sur le site, Scania a consacré « 4% de sa masse salariale » à la formation de ses salariés. Quelques 200 salariés ont ainsi profité de leur droit individuel à la formation pour passer un bac pro ou un diplôme d’anglais ou de bureautique.
Même si la crise n’est pas terminée à Scania, l’horizon semble s’éclaircir, au moins sur le court terme. L’usine angevine devrait ainsi voir sa production augmenter de 32 à 50 poids lourd par jour notamment grâce à ses marchés d’Europe de l’est, du Moyen-Orient et de l’Asie, même si ses débouchés habituels restent les pays d’Europe du sud.
Des camions ont également été livrés au Brésil, seul marché en progression actuellement.
La conjonction de ces différentes bonnes nouvelles devrait éviter à Scania de mettre en place un nouvelle période de chômage partiel au mois d’avril.
Une première depuis le début de la crise.