Propos racistes : Bourdouleix s’est-il grillé ?

Poursuivi pour apologie de crime contre l’humanité suite à ses propos faisant référence à Hitler devant des gens du voyage, le maire de Cholet Gilles Bourdouleix risque la prison et jusqu’à cinq ans de privation de ses droits civiques.

Gilles Bourdouleix pourra-t-il se représenter pour la quatrième fois à Cholet en 2014 ? Les propos qu’il a proférés dimanche dernier sur un campement où stationnaient des gens du voyage pourraient en effet lui coûter très cher. Afin de faire pression sur la Mission Evangélique arrivée le jour même sur ce terrain agricole, le député-maire UDI (Union des Démocrates et Indépendants), qui demandait son évacuation auprès de la Préfecture, s’est rendu sur place avec quatre policiers.

Un échange vif s’est engagé avec les gens du voyage dont certains l’ont accueilli avec des saluts nazis. L’élu a alors lâché cette phrase, en « off », mais rapportée dans un enregistrement réalisé par un journaliste de presse écrite : « Comme quoi Hitler n’ en a peut-être pas tué assez… », allusion très malheureuse au massacre des tziganes perpétré par le régime nazi durant le deuxième guerre mondiale (au moins 200 000 morts).

Les réactions ne se sont pas faites attendre, à commencer par celle de sa propre formation politique, réputée pour sa modération. Jean-Louis Borloo, président de l’UDI, a immédiatement condamné « de la manière la plus formelle » les propos tenus par Gilles Bourdouleix. Le Secrétaire général de la formation Jean-Christophe Lagarde a confirmé sur Twitter que «la seule sanction possible est l’exclusion qui devra être adoptée lors du Comité Exécutif de mercredi prochain».

Apologie de crime contre l’Humanité ?

Mais les choses ne vont pas se cantonner à des sanctions politiques. Le Préfet de Maine-et-Loire François Burdeyron va, sur demande du ministre de l’Intérieur Manuel Valls, saisir le Procureur de la République pour « apologie de crime contre l’Humanité », une infraction passible de cinq ans de prison et d’une amende de 45 000 euros (sous réserve d’une levée de l’immunité parlementaire). S’il est jugé et reconnu coupable, Gilles Bourdouleix s’expose, en plus, à une privation de ses droits civiques pendant cinq ans, un coup dur dans la perspective des élections municipales de 2014, même si la procédure risque, en cas d’appel, de ne pas être terminée d’ici là.

Manuel Valls a réagi sur i-télé, qualifiant d’«inadmissibles» les mots prononcés par l’élu choletais.« La justice a été saisie parce que ces propos, c’est de l’apologie de crime de la deuxième guerre mondiale, de l’apologie du nazisme et dans la bouche d’un maire, d’un parlementaire, c’est tout à fait insupportable» a souligné le ministre de l’Intérieur.

De son côté, Gilles Bourdouleix se dit victime d’un « acharnement ». Il estime avoir « réagi» comme s'(il) s’était trouvé « dans un procès stalinien, alors que 40 personnes » (lui) adressaient « le salut hitlérien» en (le)« traitant de « sale raciste ». Quand on veut éliminer les gens on trouve toujours des raisons » a-t-il dit sur RTL. Selon lui, son «Hilter n’en a peut-être pas tué assez» voulait dire « si c’était Hitler, il les tuerait ici ».

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