Débat Béatse-Béchu : un tour de chauffe sans coups de poing

A trois mois de la campagne officielle, les deux candidats à l’élection municipale d’Angers étaient, mardi soir, les invités vedettes d’une conférence sur le dynamisme économique en Anjou. Un échange qui, par moments, a viré au débat préélectoral mais sans gants de boxe, tant les protagonistes voulaient en garder sous le pied.

Entre un Christophe Béchu prompt à la punchline, souvent goguenard, et un Frédéric Béatse ronronnant, plus carré sur les dossiers mais un poil trop lisse et résolument attentiste en gardien du temple qu’il est, c’est bien à une confrontation de styles, le première du genre, à laquelle ont assisté les 300 personnes présentes mardi soir dans l’amphithéâtre de l’école de commerce d’Angers ESSCA.

Un débat sans réponses ?

Les deux candidats PS (Béatse) et UMP (Béchu) à l’élection municipale étaient les invités vedettes de l’Interclub Economique de l’Anjou pour échanger, en présence du président du Tribunal de commerce Hervé Tréhard et de Paul Raguin, P-DG du groupe Eolane, sur les moyens à mettre en œuvre pour faire décoller Angers et son agglomération. Immanquablement, les enjeux électoraux ont transpiré sur le contenu de cette conférence, sans en fausser pour autant le ressort thématique axé sur les atouts et les faiblesses du territoire angevin.

Pas sûr, en revanche, qu’à l’arrivée, les nombreux chefs d’entreprise présents dans la salle aient obtenu des réponses de nature à les rassurer sur le court et moyen terme, surtout sur la question très chaude des impôts dont les deux candidats ont d’emblée fait comprendre qu’elle relevait de l’Etat et des décisions prises à Paris. Sur ce point, Béatse s’est borné à souligner que les deux budgets qu’il a présentés depuis qu’il porte l’écharpe tricolore (janvier 2012) s’étaient traduits par un statu quo fiscal. De son côté, Béchu s’est bien gardé d’évoquer le niveau élevé de la taxe foncière dont le Conseil général (qu’il préside depuis 2004), absorbe une part du produit (l’autre étant perçue par les communes, les EPCI et même le Conseil régional).

Matraquage et ras le bol fiscal

En dépit de quelques passes d’armes et chiquenaudes vite dissipées dans une chaleur de façade, les deux protagonistes sont, globalement, restés sur la réserve, sur le fond comme sur la forme, préférant garder leurs cartouches pour l’hiver et allant jusqu’à refuser de s’affonter sur le dossier, ô combien sensible, du commerce dans l’hypercentre d’Angers, sujet trop prématuré à leurs yeux dans la campagne qui s’annonce.

Au final, la banderille la plus sanglante est venue du président du Tribunal de Commerce Hervé Tréhard qui, après avoir dressé un tableau peu brillant de la situation économique des entreprises locales (500 à 600 faillites en 2013, contre 300 en 2008) s’en est assez brutalement pris au prédécesseur de Béatse à la Mairie d’Angers, Jean-Claude Antonini qui, selon lui, ne « prenait pas la peine de se déplacer au Medef pour rencontrer les chefs d’entreprise, préférant acheter des pages dans les journaux pour les attaquer » (référence au retrait du groupe Technicolor contre laquelle Angers Loire Métropole s’était élevé au moyen d’une une campagne de communication musclée , NDLR).

Un Scud repris en vol par le patron d’Eolane (électronique) Paul Raguin qui peste contre « l’insécurité fiscale » et un climat ambiant de « défiance vis-à-vis des chefs entreprises » que l’on considère « comme des bandits » alors qu’ils « sont les mieux placés sur le territoires » pour faire « émerger les talents et créer des emplois ».

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