Angers SCO : Olivier Pickeu bientôt licencié

L’éviction surprise du manager général du club fait table rase d’un passé de près de quinze ans.

La nomination, lundi dernier, de Fabrice Favetto Bon à la présidence déléguée du club préludait donc à un remue-ménage de plus grande ampleur : Olivier Pickeu, emblématique manager général du SCO depuis 2006, cheville-ouvrière de sa remontée en Ligue 1 il y a cinq ans, a fait les frais de cette réorganisation expresse dès le lendemain, prenant de court jusqu’au principal intéressé lui- même qui, dans un communiqué adressé à la presse, dit « tout ignorer des raisons tout de cette procédure particulièrement brutale et vexatoire ».
Rien d’officiel n’a encore filtré en effet sur les motifs qui ont conduit le président Saïd Chabane à se défaire de son bras droit et briser les ressorts d’une collaboration dont le monde du football louait la cohérence et la solidité depuis plusieurs saisons. Un binôme gagnant validé, sur le terrain, par les résultats sportifs mis au crédit d’un troisième homme, le coach Stéphane Moulin, intronisé à ce poste en 2011.

En coulisses pourtant, les difficultés relationnelles entre ces deux fortes personnalités étaient connues. Surtout depuis un an. Et les ennuis judiciaires qui se sont abattus en février sur le président ont sans doute aggravé les tensions et alimenté les aigreurs en interne.

Pickeu remercié par les supporters

Ultime illustration de cette rupture : Mardi, ce n’est pas Saïd Chabane mais le président-délégué, à peine installé, qui a signifié à Olivier Pickeu sa mise à pied à titre conservatoire. Dans l’entourage de la direction, on affirme que des « éléments sérieux » pèsent contre le manager général dont le sort sera scellé le 20 mars au cours d’un entretien préalable de licenciement « pour faute grave ou lourde ».
Dans les rangs des supporteurs, la nouvelle a surpris et peiné : le Magic Scop évoque en des termes élogieux l’emblématique recruteur du club, présenté comme « un interlocuteur privilégié qui nous a toujours rendu la confiance qu’on lui témoignait ». Certains sponsors historiques sont restés sur la réserve, à l’instar de Scania. Le groupe suédois a seulement souligné que si les décisions prises par le SCO « vont dans le sens des valeurs de l’entreprise, celles notamment du respect des personnes et de leur intégrité, alors elles vont aussi dans le nôtre ».
Stéphane Moulin, visiblement surpris par cette décision, a reconnu que le départ d’Olivier Pickeu, arrivé en 2006 dans les cartons de l’ex-président Willy Bernard « a un impact sur nous et va modifier des choses dans notre fonctionnement au quotidien ». Et d’ajouter : il faudra trouver d’autres solutions, avec les personnes qui restent et celles qui arriveront certainement. »