Heuliez : l’Etat raccroche

L’avenir de l’équipementier automobile Heuliez (Deux-Sèvres) n’est plus suspendu à l’injection de nouveaux fonds publics. C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui le ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg alors qu’aucun repreneur ne s’est manifesté pour réinvestir dans l’entreprise.

Heuliez SAS est plus que jamais dans l’impasse. La première mauvaise nouvelle jour est parti ce matin du tribunal de commerce de Niort où les juges n’ont pu qu’acter l’absence d’une véritable solution de reprise de l’équipementier automobile, en redressement judiciaire depuis le mois d’avril.

La seconde est tombé à 400 kilomètres de Cerizay, à Paris, où le ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg, a fait savoir, lors d’une interwiew sur i>Télé, que l’Etat ne « réinvestira plus d’argent dans Heuliez », laissant clairement entendre que cette entreprise, qui a déjà déposé trois fois son bilan en six ans, n’a, selon lui, « plus d’avenir ».

Des propos chocs dont la tonalité n’ont rien à voir avec ceux qu’Arnaud Montebourg avait tenu en 2012 à l’endroit du site ArcelorMittal de Florange (Moselle) dont il avait évoqué la nationalisation temporaire dans l’attente d’une reprise : « Florange était une entreprise qui garantissait de la rentabilité » a expliqué Arnaud Montebourg alors que l’avenir d’Heuliez ne peut pas « aujourd’hui être garanti avec des commandes en raison d’un marché qui décroche ».

Que va faire Ségolène Royal ?

Et d’ajouter : « Nous ne sommes pas là pour mettre des ressources rares dans des entreprises qui n’ont pas d’avenir ». Un tels discours est-il tenable alors qu’Heuliez a fondé son redémarrage en 2009 sur les promesses suscitées par la voiture électrique ?

Hélas, ce marché n’a pas décollé depuis un an, au grand dam de la présidente de Poitou Charentes Ségolène Royal qui a, dès 2012, dénoncé le manque de réactivité du gouvernement dans les prises de commandes publiques.

Le 13 septembre dernier, l’ex-candidate à l’Elysée a fait voter par les conseillers régionaux une motion qui doit aboutir à la création d’une société d’économie mixte (SEM) chargée de soutenir l’entreprise. En 2009, la collectivité avait déjà mis la main à la poche pour renflouer Heuliez, déjà au bord du gouffre : l’opération s’était traduite par entrée dans le capital à hauteur de cinq millions d’euros puis une avance remboursable de 2,8 millions.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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