Thomson Angers en liquidation judiciaire

Sans surprise, le tribunal de commerce de Nanterre a prononcé ce matin la liquidation judiciaire de Thomson Angers, dernière usine de production du Groupe Technicolor en Europe. Les 350 salariés vont recevoir sous 15 jours leur lettre de licenciement et le site industriel sera fermé. « On est effondré, c’est un immense gâchis » a réagi l’un des porte-parole de l’intersyndicale.

Pas de repreneurs pour Thomson Angers

Depuis lundi, chacun connaissait l’issue inévitable, depuis que l’administratrice judiciaire avait annoncé son intention de demander la liquidation de l’entreprise, faute de repreneur. Plusieurs acteurs, dont l’angevin Eolane avait regardé de très près le dossier mais les conditions n’étaient pas réunies semble-t-il pour déposer un dossier.  Eolane et le Groupe tourangeau Minerva qui souhaitait lui développer des ateliers partagés demandaient que soit apportée au site une charge de travail additionnelle, le temps de mettre en place les projets. Les nombreux contacts avec Technicolor mais également avec France Télécom et d’autres opérateurs n’ont rien donné.

Les élus de la ville, l’agglomération et la région sont également montés au front, allant même jusqu’à accuser par voie de presse les dirigeants de Technicolor de ne pas prendre ses responsabilités dans ce dossier. Rien n’y a fait.

Dans un  entretien à entreprise-angers.com, le président de la CCI du Maine-et-Loire regrettait la tournure des événements mais reconnaissait que la production  de produits électronique n’est plus possible en France et que cette production s’est déplacée dans les pays émergents, notamment. « Le groupe Technicolor a coupé une branche malade, mais sans doute trop tardivement. » disait-il.

Quel avenir pour le site industriel ?

Les 350 salariés de l’entreprise vont désormais se retrouver au chômage. Les syndicats comptent   porter l’affaire devant le conseil des prud’hommes pour réclamer des indemintés supplémentaires à Technicolor. De son coté, mardi l’agglomération d’Angers déclarait être prête à racheter le site industriel de Thomson Angers.« Nous avons informé le tribunal de la volonté d’Angers Loire Métropole de se porter acquéreur du site et de l’appareil de production afin qu’il puisse servir aux entrepreneurs de l’électronique intéressés », précisait un communiqué de l’agglomération. Jean-Claude Antonini, son président était d’ailleurs présent ce matin au Tribunal de commerce de Nanterre.

L’électronique professionnelle : une filière d’avenir pour les Pays de la Loire

A maintes reprises, les élus ont rappelé que malgré ce triste épilogue pour cet ex fleuron de l’industrie angevine, la filière électronique restait un atout essentiel pour Angers et un acteur de poids pour toute la région ; De nombreuses sociétés, des start up, un campus emmené par l’ESEO qui d’ailleurs vient d’inaugurer son nouveau campus sont les fers de lance de cette filière de l’électronique professionnelle. Ce secteur emploie aujourd’hui près de 30 000 personnes. Des entreprises, parmi lesquelles des leaders dans leur domaine se sont développées depuis quelques années. En 2008, un cluster, le Loire Electronic Applications Valley (LEA Valley) a été créé et regroupe aujourd’hui près d’une centaine d’entreprises. De très nombreux projets, collaboratifs, portés par un tissu de PME très performantes sont mis en place. Enfin , début juillet a été annoncé la création d’un Technocampus sur le Plateau des Capucins. Il s’agit de mettre en place un pôle de référence permettant à des chercheurs, des ingénieurs et des entreprises de travailler ensemble  et de monter des projets collaboratifs.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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