Réseaux sociaux : « Les PME de la Région sont en retard » (Antoine Jambart)

Antoine Jambart accompagne les entreprises dans la mise en place et le suivi d’une activité stratégique sur les réseaux sociaux. Entreprise-angers.com l’a rencontré.

Entreprise-angers.com : Quel est votre parcours ?

Antoine Jambart : Serial-entrepreneur ? En tout cas féroce indépendant : 15 ans de carrière dont 10 à mon compte.

J’ai développé et vendu une SARL à Paris à la fin des années 90, ensuite j’ai immigré au Québec où j’ai rapidement développé une activité de formation et de conseil en approche commerciale (relation client, techniques de vente, etc.).

Entre 2005 et 2009 j’ai été consultant / formateur au sein de Mercuri International Montréal, un cabinet d’envergure mondiale spécialisé en efficacité commerciale. J’y ai beaucoup appris !

Ces 2 dernières années, de nouveau à mon compte, j’ai accompagné au Québec de nombreuses entreprises dans la mise en place d’une activité stratégique sur les réseaux sociaux.

Pourquoi cette orientation ? D’abord parce que j’utilise les réseaux sociaux dans le cadre de mon travail depuis pas mal d’années – et que cela me passionne. D’autre part et surtout parce que je considère qu’en 2012 on ne peut plus parler de vente ou de relation client sans parler des réseaux sociaux ! En d’autres termes les réseaux sociaux – essentiellement LinkedIn, Viadeo, Twitter – devraient selon moi faire partie de ‘l’arsenal’ de base de tout commercial qui se respecte, surtout dans le BtoB
Pour terminer mon parcours, je suis rentré en France début août, pour des raisons familiales. À 41 ans je suis un français-canadien qui immigre en France.

Pourquoi avoir posé vos valises a Angers ?

A.J : Après 11 ans à Montréal, une ville très verte, très ouverte, où l’espace ne manque pas, je tenais à éviter la région parisienne. La ville d’Angers se classe au ‘top’ des villes les plus agréables de France, les centres économiques de Nantes et Cholet ne sont pas bien loin et…  J’y ai de la famille. Alors le choix n’a pas été trop difficile à faire. Honnêtement, je suis très heureux de vivre à Angers désormais.

Spécialiste des réseaux sociaux, cela veut dire quoi ?

A.J : Bonne question ! Pour moi un spécialiste des réseaux sociaux est avant tout quelqu’un qui utilise les réseaux sociaux, qui les utilise depuis longtemps, qui a ‘joué’ avec pour en identifier les usages les plus intéressants. C’est vraiment un univers qui s’apprend par la pratique et l’expérimentation.

Donc concrètement je me propose d’accompagner les entreprises dans la mise en place d’une activité organisée – donc stratégique – sur les réseaux sociaux. Mes interventions se traduisent par des activités de formation – collective ou individuelle – de coaching, de conseil, d’assistance à la mise en place de profils ou de pages LinkedIn, Viadeo, Twitter, Facebook, Google+ etc.

En résumé, il s’agit de définir pour une entreprise donnée d’une part un dispositif réseaux sociaux, c’est à dire de préciser un ensemble de réseaux sociaux, de liens entre ces réseaux, d’outils connexes (par exemple des outils de veille sur Twitter)… Et d’autre part de définir une méthode pour utiliser ce dispositif. Une méthode qui en gros consiste à déterminer qui au sein de l’entreprise va utiliser les réseaux sociaux, dans quels buts, à quel rythme, avec quels contenus, bien évidemment avec quels objectifs, etc.

Quels sont nos lacunes en terme de réseaux sociaux ?

A.J : Les entreprises françaises, en tout cas les PME de la région, sont en retard par rapport à leurs homologues québécoises – sans parler des entreprises américaines ! Ici les réseaux sociaux sont encore très peu utilisés, et quand ils le sont c’est sur un mode peu organisé, assez passif. On essaie parce qu’on en entend parler mais on ne va pas loin, on ne prend pas de risques.
Quelques exemples ? Une page Facebook où rien ne se passe sinon de l’auto-promotion qui n’intéresse personne, des comptes Twitter fantôme qui ne réagissent pas quand on les suit ou qu’on les cite, des profils LinkedIn plus qu’incomplets avec très peu de connexions et aucune activité…

Y a-t-il des réseaux meilleurs que d’autres ?

A.J : Non, tout dépend des usages. Par contre il y a des réseaux qui grandissent, et qui donc peuvent représenter une belle opportunité pour leur utilisateurs (Pinterest est actuellement un bon exemple) ; et il y a les réseaux qui déclinent, sur lesquels il est donc plus risqué d’investir du temps et des ressources. Mais bon,les réseaux sociaux sont  vraiment un domaine dans lequel il est très difficile de prédire l’avenir…

A qui s’adresse vos conseils ?

A.J : Essentiellement aux PME qui ont compris que les réseaux sociaux, désormais, sont des outils incontournables, un canal marketing dont l’usage ira grandissant… Mais qui ne savent pas bien par où commencer. C’est vrai que c’est un univers très foisonnant, en évolution constante et rapide. Raison pour laquelle, en passant, je fais au moins 1 heure de veille active par jour.

A quoi peut servir un réseau social pour une entreprise ?

A.J : Les réseaux sociaux c’est un outil ‘couteau suisse’ multi usages , pour donner quelques exemples,  

– Améliorer votre référencement naturel (concrètement, votre classement Google)
– Faire de la veille ciblée sur votre marché, vos clients, vos concurrents…
– Resserrer les liens avec vos clients existants, donc davantage garantir leur fidélité et leur ré-achat
– Identifier et approcher des clients potentiels (là je peux former des commerciaux pour les rendre capables d’inclure et d’utiliser les réseaux sociaux dans leurs tâches quotidiennes !)
– Définir et orienter votre e-reputation (parce que chacune de vos interventions dans l’internet laisse une trace…)
– Identifier et approcher les bons candidats pour votre entreprise !

Quelques exemples de résultats probants ?

A.J : Des commerciaux qui identifient mieux les bons prospects, qui ont donc des RDV plus vite, des RDV auxquels ils se rendent mieux préparés…  Dans mon cas clairement, mes premiers clients sur Angers je les ai décrochés en grande partie grâce à LinkedIn !
Des entreprises qui, grâce aux réseaux sociaux, se retrouvent  mieux placés dans les recherches Google, et qui donc voient le nombre d’appels entrants augmenter…
Des recruteurs qui peuvent réduire le budget ‘jobboards’ parce que LinkedIn et Viadeo génèrent des candidatures, etc.

Quels sont les pièges ?

A.J : Pas de stratégie et/ou pas de méthode… Donc une présence réseaux sociaux à partir de laquelle aucune image claire ne pourra se dégager, qui ne génèrera que très peu d’interaction, donc qui aura un impact nul sur les affaires. Ou pire qui aura un impact négatif si certains dérapages se produisent, comme par exemple des propos déplacés sur une page Facebook.

Le temps est il une contrainte ?

A.J : Oui, évidemment. Les réseaux sociaux sont par nature très chronophages. C’est d’ailleurs ce que souhaitent leurs concepteurs. Chez Facebook par exemple on parle de la ‘transe Facebook’, la transe dans laquelle plonge l’utilisateur qui passe de profil en profil, de post en post, sans parvenir à quitter cette cage dorée, qui devient ‘accro’ !
Donc je tiens, quand j’accompagne une entreprise, à définir avec elle une ‘routine réseaux sociaux’ qui permet de faire ce qui est utile et nécessaire mais dans un temps raisonnable et donc forcément limité. Heureusement !

Quels sont vos clients dans la région ?

A. J: Je suis maintenant membre du Réseau Entreprendre Maine et Loire (http://www.reseau-entreprendre-maine-et-loire.fr), j’y ai d’ailleurs co-animé une conférence sur le sujet des réseaux sociaux début octobre avec mon partenaire Philippe Aïn.
J’ai par ailleurs démarré des projets d’accompagnement avec des PME de la région comme Bonnel, Anjou Maquettes Prototypes, NSA Irrigation, la SODEMEL également… En février prochain je vais animer une autre conférence cette fois pour le club Rotary de Cholet.

Contact : 07 77 20 62 05

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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