Maine-et-Loire : la crise sanitaire fait flamber le chômage

Dans le département, 49 380 personnes n’ont déclaré aucune activité entre avril et juin. Une moyenne en hausse de +28,7% par rapport au trimestre précédent.

Sur les plan social, les dégâts provoqués par le confinement général de la population pour enrayer la progression de l’épidémie de Covid-19 commencent à être mesurés : et, sans grande surprise, les répercussions sur l’emploi ont été fortes. A l’échelle nationale comme à l’échelle du Maine-et-Loire où la dégradation s’est lourdement fait sentir.

Que disent très exactement les chiffres fournis par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) et Pôle emploi ? Premièrement, signalons que le bilan porte sur le deuxième trimestre 2020 : la période considérée englobe un mois et demi de confinement et comprend aussi l’épisode de reprise progressive de l’activité économique amorcée après le 11 mai, date à laquelle les restrictions de déplacement ont commencé à être partiellement levées.

Les précaires, premiers touchés

Deuxièmement, les statistiques présentées portent, comme à l’ordinaire, sur les différentes catégories de demandeurs d’emploi recensés, à savoir ceux qui ne travaillent pas du tout (A) et les autres qui déclarent une activité réduite dans le mois (B et C). Or, comme lors des précédents pointages, la forte hausse du nombre de chômeurs en A coïncident avec la baisse en B et C, dans un mouvement translation comparable au principe des vases communicants. C’est le signe que la crise a frappé en premier lieux les travailleurs précaires (en intérim ou CDD), lesquels ont, du jour au lendemain, vu leurs missions temporaires s’arrêter ou ne pas être renouvelées. A l’inverse, l’embellie observée au niveau national pour les demandeurs d’emploi sans activité en juin (- 4,6%) correspond à une dégradation simultanée dans les deux autres catégories.

Ce schéma se retrouve en Maine-et-Loire : au deuxième trimestre donc, l’administration a comptabilisé une moyenne de 49 380 personnes en A, soit 11 000 de plus (+28,7%) qu’entre janvier et mars, et 11 000 de plus également par rapport à la même période en 2019. Au même moment, la part des travailleurs précaires (sans contrat pérenne ou en temps partiel) a respectivement diminué (depuis le début de l’année) de -12% pour les activités réduites dites « courte », et de -21% pour les activités réduites dites « longues ».
En totalisant l’ensemble de catégories (A, B, C, D et E, les deux dernières regroupant les personnes qui ne sont pas « tenus » de chercher un emploi), le chômage a progressé en Anjou de + 5,3 % au deuxième trimestre par rapport à la période d’avant-crise (+6,6% en prenant en compte les seuls A, B et C additionnés).

À l’échelle de la régionale, la dégradation a été plus sensible puisque les statistiques de la catégorie A ont explosé de +32,5% (à 221 190 inscrits) et de 33,5 % sur un an (55 560 personnes).

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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