Maine-et-Loire : impact brutal du coronavirus sur le chômage ?

Le nombre d’inscrits à Pôle Emploi en catégorie A a progressé de +1,4% entre janvier et mars 2020 sur le territoire départemental.

Les effets du confinement sur la courbe, si sensible, du chômage n’ont pas tardé à se faire sentir, malgré les aides publiques destinées à amortir le choc : au niveau national, la tendance est très nette avec, pour le seul mois de mars, une hausse record depuis 1996 du nombre de personnes répertoriées dans la catégorie A de Pôle Emploi (+ 7,1%), la plus significative puisqu’elle regroupe ceux qui n’ont aucune activité professionnelle.

112 000 salariés en chômage partiel dans le 49

Concrètement, les registres de l’administration ont compté 246 000 inscriptions supplémentaires depuis février (avril n’est pas encore pris en considération). Une dégradation brutale que l’exécutif tente, non pas de minimiser, mais d’expliquer par des mécanismes concrets. Le ministère du Travail évoque notamment un glissement entre catégories, et notamment un reclassement en A de ceux qui avaient une activité réduite de quelques heures par mois (B et C) avant le confinement.

La hausse observée, surtout durant la première quinzaine de mars, traduit donc un réajustement conjoncturel des effectifs au détriment des salariés les plus précaires. Et, bien évidemment, la situation sanitaire n’y est pas pour rien : « la mise en place du confinement a conduit à des non-renouvellements de missions d’intérim ou de CDD, ainsi qu’à une baisse des embauches en contrats courts ».

Localement, les tendances sont à l’avenant, sans être aussi saisissantes : le bilan présenté par Pôle Emploi englobe l’ensemble du premier trimestre 2020 et n’établit pas de comparatif entre l’avant et l’après 15 mars, période à laquelle le confinement et la fermeture des commerces ont été décrétés. Il n’empêche : sur les trois premiers mois de l’année, le nombre de chômeurs sans poste ni aucune heure de travail a progressé de +1,4 % en Maine-et-Loire (1,8% en région Pays de la Loire) par rapport au même trimestre en 2020. Dans les faits, ce taux traduit une hausse de 540 inscriptions en catégorie A.

Les résultats sont moins alarmistes lorsqu’on les place dans une perspective d’analyse plus large, totalisant l’ensemble des profils d’actifs répertoriés par l’administration (A, B et C). En totalisant ces trois groupes, la courbe n’accélère plus « que » de 0,8%. Ces additions permettent de dénombrer 72 560 actifs sur les listes de Pôle Emploi en Anjou, un chiffre en repli de 1,1 % en un an.
Rappelons aussi que, d’après les données les plus récentes fournies par la Préfecture de Région, 112 300 salariés du département se trouvent aujourd’hui en chômage partiel, un dispositif financé par l’Etat pour parer au risque d’une vague de licenciements.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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