Maine-et-Loire : grosse affaire de harcèlement moral chez Gémo

Les faits se sont déroulés sur plusieurs années dans un magasin choletais. Les victimes sont essentiellement des femmes. La justice d’Angers a lourdement condamné le groupe.

Dix salariés de l’enseigne Gémo viennent d’obtenir réparation auprès du conseil des prud’hommes suite au dépôt d’un dossier portant sur des accusations de harcèlement moral à l’encontre de leurs ex-patrons, un couple qui dirigeait l’établissement choletais spécialisé dans la vente de vêtements et chaussures. Si la loi a reconnu leur préjudice, après une longue procédure (qui se poursuit néanmoins au pénal), leur cauchemar a réellement pris fin en février 2018 lorsque que la société Vêtir (groupe Eram), maison-mère de Gémo, a décidé d’agir et de licencier pour faute grave les géants incriminés par leur personnel.
Les faits qu’ils ont faits subir à leurs victimes, majoritairement des femmes, ont de quoi faire frémir : selon les témoignages rapportés dans le dossier, les remarques dévalorisantes et humiliantes fusaient régulièrement à l’endroit d’employés qui se voyaient, impuissants, attaquer sur leur physique, parfois même leur orientation sexuelle. Certains, munis d’oreillettes, s’y entendaient hurler des ordres et ceux qui avaient le malheur d’avoir à rendre compte d’une erreur de caisse devaient y aller de leur poche pour rembourser la différence.

Violence psychologique

D’après Le Courrier de l’Ouest, une salariée plaignante s’était présentée à la barre lors de l’audience qui s’était tenue le 1er avril dernier aux Prud’hommes d’Angers : cette femme, visiblement très meurtrie, n’avait pu retenir ses larmes en évoquant sa souffrance personnelle, ainsi que celle de ses collègues les plus durement touchés par les brimades orchestrées par leur direction. D’après l’examen des faits, la violence psychologique des rapports entre patrons et employés avait conduit à des hospitalisations et des arrêts de travail pour dépressions. Des témoins parlent même de départs, de ruptures de contrat, de licenciements abusifs et, plus grave encore, de tentatives de suicide.

Dix personnes étaient à l’origine de la procédure déclenchée contre les propriétaires de Gémo mais l’étendue des dégâts dans l’effectif du magasin est bien plus large puisque pas moins de dix-sept salariés se sont dits victimes des agissements de leurs supérieurs, en poste à Cholet depuis 1991.
La société Vêtir, qui gère Gémo (groupe Éram), a été condamnée à verser des dommages et intérêts dont le montant s’échelonnent de 3 000 € à 40 000 €. Certains sont parvenus à faire invalider leur licenciement et ont obtenu, à ce titre, des indemnités compensatoire

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