Angers : « Les TPE sont dépassées par l’administratif »

Créatrice d’Actio en 2014, l’angevine Lysiame Métayer propose un accompagnement aux dirigeants d’entreprise qui rencontrent des difficultés dans la gestion stratégique de leur structure. Interview.

Lysiame Métayer (à droite sur la photo) lors d'une mission au Centre de gestion d'Angers.
Lysiame Métayer (à droite sur la photo) lors d’une mission au Centre de gestion d’Angers.

Quel est votre parcours ?
J’ai exercé au sein de grands groupes internationaux, dont 27 ans chez Thyssen. Cette longue expérience m’a permis d’évoluer professionnellement : je changeais de poste tous les 3-4 ans et la dernière opportunité qui m’a été offerte consistait à créer un service-client et à en prendre la responsabilité. Après cela, j’ai eu envie de changer de vie et après une parenthèse de trois années chez Zodiac, je me suis rendu compte que je n’avais plus envie d’être salariée.

Vous pensiez alors à créer une entreprise ?
Plutôt à en reprendre une car je ne me sentais pas la force de partir de zéro. Je me suis lancée dans un projet de rachat : il s’agissait d’un centre d’appels à Angers qui assurait, entre autres, des missions de secrétariat externalisé, notamment pour les professions libérales. Pendant sept semaines, j’ai suivi la formation CRA (Cédants et Repreneurs d’Affaires, NDLR) à la Chambre de Commerce et d’Industrie. Les banques étaient d’autant plus très intéressées par mon dossier que je souhaitais compléter l’activité de l’entreprise en proposant un service de « conseil en organisation ». Hélas, les choses ont tourné en ma défaveur : au bout de 18 mois, le cédant n’a plus voulu vendre. Je me suis retrouvée sans rien, à 50 ans.

Comment avez-vous rebondi ?
Il me restait une solution : créer ma propre activité. Je suis partie d’une feuille blanche. Heureusement, le réseau que j’avais construit au cours de mon parcours de repreneur m’a ouvert des portes. Je me sentais très à l’aise dans ce milieu et des gens m’ont donné un coup de main. J’ai signé un premier contrat avec un membre du Club des Entrepreneurs de l’Anjou. Et puis les choses se sont enchaînées naturellement. De proche en proche, mon agenda a commencé à se remplir : tel client m’a mis en contact avec un autre client et ainsi de suite. Si bien qu’aujourd’hui, j’ai la chance de ne pas avoir à faire de prospection.

Votre société Actio est née en 2014. Que propose-t-elle aux dirigeants d’entreprise ?
Un renfort opérationnel pour les aider sur des problématiques qu’ils n’ont pas envie ou pas le temps de gérer en interne.

Par exemple ?
De nombreuses petites entreprises ne savent pas comment lancer un appel d’offres quand elles font des grosses commandes, alors je les accompagne dans la procédure. Les artisans ont aussi des difficultés dans la planification et le suivi de leurs chantiers, la gestion des stocks, la logistique, l’approvisionnement, le management des équipes. Actio expertise et vise à simplifier, à automatiser les outils et les démarches, à réaménager des ateliers en fonction des besoins. Je peux faire des missions de 4 ou 5 jours, parfois simplement un audit parce que le chef d’entreprise veut, à un moment donné, faire un point et savoir où il en est. On part d’un organigramme, on descend sur des fiches de postes et on voit s’il est possible de faire évoluer certains salariés pour améliorer l’organisation.

Dans quelle mesure les compétences que vous avez acquises au cours de votre carrière vous servent-elles aujourd’hui ?
Ma longue expérience est un atout. J’ai fait beaucoup de gestion de projet en réduction des coûts chez Thyssen. Depuis, j’ai obtenu mon diplôme d’auditeur interne. Quand j’arrive dans une petite structure, les problématiques sont souvent les identiques :  les gérants sont dépassés par les tâches administratives. J’identifie les manques et je travaille ensuite avec les salariés afin qu’ils s’approprient la nouvelle organisation mise en place. Le développement commercial et le marketing, ce ne sont pas mes domaines de compétences, et je ne donne pas non plus de conseils RH parce que c’est trop réglementé. Le plan d’action que je définis avec le dirigeant porte sur l’opérationnel pur en lien avec la production, les flux, les process physiques et administratifs, bref ce que j’ai le plus pratiqué lorsque j’étais salariée.

Vous êtes aujourd’hui devenue chef d’entreprise. Avez-vous parfois rencontré les mêmes difficultés que vos clients ?
Sur Angers, on a la chance d’avoir la Maison de la Création et de la Transmission d’Entreprise (132 avenue de Lattre de Tassigny, 02 41 74 70 00, NDLR) qui propose des ateliers gratuits aux entrepreneurs débutants. J’y suis allée car j’avais tout à découvrir : l’Urssaf, la Cipav, les cotisations, la réglementation, les statuts d’entreprise, la lecture des bilans…Les intervenants professionnels que j’ai rencontrés là-bas sont très à l’écoute et m’ont beaucoup aidé.

Société Actio
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