Etude Hycovid : Angers met la main à la poche

La métropole injecte 100 000 euros pour financer le programme de recherche conduit par le CHU afin d’évaluer l’efficacité de l’hydroxychloroquine dans le traitement du coronavirus.

Un mois ? Deux mois ? Il faudra du temps pour en savoir plus sur les effets curatifs de la chloroquine dans le traitement du Covid-19, cette nouvelle pathologie rattachée à la famille des coronavirus à l’origine d’une pandémie mondiale (15 000 décès en France depuis le 1er mars). Le CHU d’Angers vient d’engager, avec 36 centres associés, une étude visant à déterminer l’efficacité de ce médicament dérivé d’une molécule antipaludéenne. Objectif : répondre à l’urgence sanitaire actuelle et « clore le débat » suscité par l’infectiologue Didier Raoult qui plaide en faveur de l’usage de ce traitement, contre une partie de la communauté scientifique.

Le coût de ce programme, estimé à 850 000 euros, sera financé pour un peu plus 50% par les collectivités : Angers Loire Métropole a débloqué 100 000 euros et la Région Pays de la Loire 300 000 euros (la Ville d’Avrillé, Sco Fondation, des entreprises et des particuliers vont également contribuer). Les résultats sont annoncés dans un délai de deux mois.

La force d’Hycovid repose sur l’échelle de son étude : 1 300 patients suivis à l’hôpital, ou suivis à domicile ou en EPHAD, se verront administrer, à un stade d’évolution précoce de la maladie (48 heures après le diagnostic), de l’hydroxychloroquine ou une formule du médicament en placebo afin que les conclusions à tirer de l’expérience se fondent sur le plus de certitudes scientifiques possibles. Les profils sélectionnés sont des sujets susceptibles de développer des formes graves de Covid-19. Contrairement à l’étude Discovery conduite à l’échelle européenne, les modalités d’Hycovid fonctionnent selon le principe « double aveugle » en vertu duquel le patient et le médecin inclus dans le périmètre d’évaluation ne sont pas au courant de la nature du traitement prescrit.

« On jugera les premiers effets 14 jours après le début de chaque traitement » explique le Professeur Mercat, président de la commission d’établissement du CHU d’Angers. D’ores-et-déjà, les initiateurs du programme ont pris l’initiative d’ouvrir une foire aux questions en ligne afin de faire œuvre de transparence sur les conditions dans lesquelles l’essai clinique est mené. Certains internautes reprochent notamment à Hycovid de ne pas s’en tenir au protocole thérapeutique préconisé par le professeur Raoult qui, dans ses études menées à Marseille, associait hydroxychloroquine avec un antibiotique, l’azithromycine. A quoi l’établissement angevin répond que ces deux molécules « sont, à des degrés divers, toxiques pour le cœur » et que leur combinaison « présente donc un risque élevé de toxicité cardiaque ».

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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