Covid-19 : comment les entreprises angevines ont traversé la crise ?

Fin mai, plus du tiers déplorait une perte de chiffres d’affaires supérieure à 70% en moyenne, révèle une enquête réalisée par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maine-et-Loire.

Pour les acteurs économiques, le confinement a été aussi violent que le virus l’a été pour l’ensemble de la population. Au mois de mars dernier, l’arrêt brutal de l’activité imposé par l’urgence des mesures sanitaires consécutives à l’irruption de la pandémie, a laissé des traces dans les trésoreries et entamé la confiance de chefs d’entreprise qui, par nature, ont besoin de visibilité pour investir et alimenter la croissance (et donc l’emploi).

Ce coup de fatigue et le sentiment d’inquiétude qui en découle transparaît dans les derniers chiffres recueillis par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maine-et-Loire dans un baromètre réalisé avec des organisations patronales du territoire (Medef Anjou et Choletais, CPME 49, l’Union des Industries et métiers de la Métallurgie) et deux branches professionnelles du secteur du Bâtiment (FFB49 et Fédération Régionale des Travaux Publics).

La restauration sévèrement touchée

Cette enquête a été menée entre le 20 et le 27 mai, soit quinze jours après le début du déconfinement et une semaine avant la réouverture des restaurants sous strictes conditions sanitaires, intervenue le 2 juin ( à Angers en tout cas). 1 073 entreprises (représentant 13 200 salariés) ont répondu au sondage, dont 34% exercent une activité de service, 27% sont des commerces, 15% une industrie, 15% appartiennent au secteur de l’hébergement et de la restauration et 9% dans la construction.

Qu’en ressort-il ? Fin mai, encore 19% des entreprises interrogées disaient être « encore totalement à l’arrêt », un taux en forte diminution par rapport au mois d’avril (47%) et qui, depuis début, a encore dû s’améliorer à la faveur de la phase 2 du déconfinement. Les conséquences de la crise se mesurent d’abord – et avant tout – dans le niveau de chiffre d’affaires : près de la moitié des acteurs interrogés (45%, après 62% en avril) déploraient, il y a trois semaines encore, une perte supérieure à 50%. Près de quatre sur dix évoquaient un ralentissement de -70% de leurs commandes.

Au final, ces recettes en moins se répercutent sur la trésorerie qui se trouve fragilisée (pour 64% des entreprises de service). 49% des acteurs de l’industrie évoquent du chômage partiel et 38% un report des investissements. La situation est particulièrement délicate pour le secteur CHR (café hôtel restaurant) confronté à une fermeture administrative plus longue que l’ensemble des autres commerces : fin mai, soit une semaine avant leur reprise progressive, ils étaient 26% à parler de risques d’endettement et 16% entrevoyaient même la perspective d’un arrêt définitif.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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