Angers : quel bilan après 18 manifestations de gilets jaunes ?

Selon la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maine-et-Loire, le mouvement a largement pesé sur le commerce de centre-ville.

Crédit : Angers.villactu.fr

Depuis le 17 novembre dernier, les week-ends angevins s’enchaînent au rythme des manifestations : aux gilets jaunes, qui occupent le devant de la scène depuis 18 samedis consécutifs (un 19ème se profile dès demain), s’ajoutent désormais – de manière beaucoup plus épisodique – les marcheurs pour la défense du climat, deux mouvements qui, dans les rues comme en coulisses, ne se mélangent pas forcément et peinent à faire converger leurs luttes respectives.
Si le premier s’inscrit dans la durée, il a également évolué au fil du temps : les premiers modes opératoires, marqués par des blocages de ronds-points et d’axes routiers, ont laissé leur place à une forme de contestation plus classique déclinée en cortèges urbains plus ou moins homogènes, dont certains ont donné lieu à des débordements inédits à Angers (les 19 et 26 janvier) et des dégâts dont la facture a été estimée à quelque 200 000 euros par les municipalités.
Après une vingtaine de manifestations consécutives, quel est l’impact du mouvement sur l’activité économique locale ?

Six dossiers au tribunal de commerce

Selon la Chambre de commerce et d’industrie du Maine-et-Loire, les pertes de chiffre d’affaires enregistrées par le commerce de centre-ville sur l’ensemble de la période (quatre mois) se situent entre 10 et 20%. La majorité des enseignes a toutefois résisté : seuls six dossiers imputables aux effets de la crise des gilets jaunes ont été traités par le tribunal de commerce. D’après le président de cette juridiction, contacté par Le Courrier de l’Ouest, il s’agit le plus souvent « d’entreprises déjà  antérieurement fragilisées, mais dont les difficultés ont été aggravées par le contexte social, ce qui a précipité les choses ».
Des effets collatéraux se sont également faits sentir dans les transports collectifs : Keolis, qui exploite l’ensemble du réseau de l’agglomération, estime avoir perdu l’équivalent de 131 000 voyages suite à la désaffection ponctuelle d’usagers en lien avec les évènements. La tâche des artisans-taxis a été rendu difficile par les problèmes de circulation en centre-ville et le blocage des certaines artères, perturbations qui les ont amenés, les samedis, à rallonger leurs courses et revoir leurs itinéraires. Outre les reports de plusieurs matchs du SCO, les habitudes culturelles des angevins ont été contrariées : les impératifs de sécurité ont conduit les autorités à annuler certains spectacles et, sur les berges de Maine, le cinéma multiplexe Pathé a dû fermer ses portes et reporter des séances de projection.

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