Angers : nouveau sursis de deux mois pour l’usine Technicolor

C’était un jour décisif pour l’usine Technicolor et ses 330 salariés : le tribunal de commerce de Nanterre rendait sa décision sur l’avenir immédiat du site angevin. Celui-ci poursuit son activité au moins jusqu’à le rentrée de septembre, le temps qu’un repreneur se manifeste. Mais les offres n’affluent pas.

L’usine Technicolor d’Angers, ex-Thomson, ne sera pas liquidée. En tout cas pas tout de suite. C’était la crainte des syndicats et des 330 salariés employés sur le site : sans véritable projet de reprise émanant de l’extérieur, l’avenir de l’entreprise est scellé.

L’idée serait d’y implanter une nouvelle activité mais, en période de crise et, au regard du déficit de compétitivité dont souffre le secteur de l’électronique, les offres n’abondent pas. Selon Ouest-France, le seul projet jugé sérieux a été présenté par un atelier protégé.

Redressement judiciaire : et après ?

Ce matin, le tribunal de commerce de Nanterre devait se prononcer soit sur la liquidation de l’usine angevine, synonyme de fermeture définitive, soit sur le prolongement de son redressement judiciaire, procédure engagée le 1er juin 2012 assortie d’une période d’observation de six mois.

Les juges ont choisi cette seconde option, et décidé de prolonger la période d’observation jusqu’à une prochaine audience fixée au 6 septembre 2012. Qu’est ce que cela signifie ?

Pour faire clair, l’entreprise, en état de cessation de paiement, reste en « sursis ». Un administrateur judiciaire, désigné par le tribunal, est chargé d’établir le bilan économique et social. Un mandataire judiciaire représente, de son côté, l’intérêt collectif des créanciers (banques en général) et assiste le dirigeant.

Pour l’entreprise, le principal intérêt d’une telle procédure est qu’elle permet de « geler » provisoirement les dettes contractées antérieurement. Mais le redressement judiciaire doit aboutir à une solution concrète.

Dans le cas de Technicolor, seule une reprise permettra la poursuite de l’activité, mais probablement avec des moyens amoindris. Quelle que soit l’identité du repreneur, il est peu probable que l’ensemble des 330 salariés du site soient maintenus.

Le problème, c’est qu’aucune offre concrète ne semble, pour l’heure, apte à sauver l’usine : « plusieurs repreneurs se sont manifestés, mais sans faire d’offre précise » ont souligné les juges de Nanterre.
Ex-Thomson, célèbre pour ses télévisions jusque dans les années 80/90, le site angevin s’est reconverti, sous l’égide de Technicolor, dans la fabrication de décodeurs numériques, un créneau ultra-concurrentiel. C’était dans les années 2000.

Petite annonce dans un grand journal

L’activité paraissait alors prometteuse mais la perte d’un contrat avec France Telecom a, semble-t-il, plombé l’avenir de l’entreprise, déjà fragilisée par son manque de compétitivité et l’impact de la crise économique.

Le groupe Technicolor, son propriétaire, avait alors exprimé son souhait de se séparer de cette activité, et annoncé être en recherche de candidats au rachat. Fin mai, devant le manque d’offres, elle avait même procédé par petite annonce publiée dans les colonnes du journal économique Les Echos.

Voici ce qui était écrit : «Recherche un ou plusieurs industriels intéressés par la reprise, totale ou partielle, des activités du site dans le cadre d’une stratégie produit renouvelée. (…) Expressions d’intérêt attendues avant le 15 juin, en vue de cession partielle ou totale d’ici à fin juillet 2012 ».

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