Angers interdit des affiches anti-VIH montrant des couples gays

La Ville d’Angers et son maire Christophe Béchu ont décidé d’interdire la diffusion d’une campagne d’affichage qui visait à faire de la prévention contre le sida à travers l’image de couples homosexuels.

Comme Bruno Beschizza, son homologue LR d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le maire d’Angers Christophe Béchu a mis en demeure la société JC Decaux, spécialisée dans la publicité urbaine, de retirer « sans délai » des panneaux municipaux une campagne d’affichage anti-VIH financée par le gouvernement. La polémique déclenchée par ces pancartes tiendrait à l’audace de leurs slogans sur-imprimés sur des photos mettant en scène des couples homosexuels, hommes ou femmes.

L’Etat porte plainte

Dans sa lettre adressée à l’industriel JcDecaux, Béchu estime que « les messages suggérés ont suscité un grand émoi auprès de nombreux angevins ». Il déplore surtout que cette campagne, « volontairement choquante », ait été « diffusée à proximité des écoles, au niveau des abribus » à la vue de « jeunes enfants incapables de la comprendre, de la discerner et de l’appréhender ». Sur l’un des affiches visées par l’élu, deux garçons en train de s’enlacer servent d’illustration graphique à ce message : « Coup de foudre, coup d’essai, coup d’un soir. Les situations varient. Les modes de protection aussi ».
Cette décision, assimilée par de nombreux autres angevins à une censure, a soulevé de multiples réactions, dont celle de l’ancien maire socialiste Frédéric Béatse qui enjoint son successeur à « comprendre qu’il est actuellement le maire de toutes les angevines, de tous les angevins, et non pas un maire sous l’influence d’un petit cercle de droite extrême ». Jusqu’au gouvernement où la ministre de la santé et des Affaires Sociales Marisol Touraine a annoncé qu’au nom de « la Santé publique et contre l’homophobie« , elle saisirait la justice dans l’espoir qu’elle sanctionne ces élus qui refusent de relayer cette campagne de prévention contre le sida.